Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Press, saison 1
Le Post, tabloïd à sensation, et le Herald, journal sérieux, ont deux manières radicalement différentes de traiter l'information. La rédaction du Herald a du mal à joindre les deux bouts, et si le Post se vend bien, reste à savoir à quel moment ils iront trop loin dans leur recherche du scoop scandaleux.

Mike Bartlett ne manque pas de sens du suspense. Même dans le très imparfait Trauma, le scénariste tenait en haleine jusque dans les dernières minutes. Néanmoins, dans ce domaine, Doctor Foster reste un sommet de séquences finales à se ronger les ongles. Évidemment, ce n'est pas parce qu'un auteur a misé plusieurs fois avec succès sur le même procédé que ce sera toujours son intention, et reprocher à Press de ne pas renouveler cette tension serait comme se plaindre que le twist de Signs de M. Night Shyamalan est moins réussi que celui de Sixième Sens ou Incassable. L'ennui, à l'issue de cette saison de six épisodes, c'est qu'on ne comprend pas trop ce que Bartlett recherchait. Et que durant les six heures qui passent pour le découvrir, on s'ennuie la majeure partie du temps.

Sur le papier, le thème est ambitieux et ne manque pas d'intérêt: confronter deux manières de traiter l'info, avec un journal se piquant d'intégrité et un autre raclant le fond du caniveau pour vendre. Deux quotidiens imprimés qui doivent rivaliser avec internet et l'information en continu. Le rédacteur-en-chef sans foi ni loi de The Post se rappellera-t-il d'un temps où il faisait du journaliste de qualité et se rachètera-t-il une conduite? Le petit jeune qui découvre le métier va-t-il perdre son idéalisme dans la recherche d'un scoop? L'investigatrice droite dans ses bottes ne sera-t-elle pas tentée de passer à l'ennemi pour avoir plus de moyens et un lectorat?

Comme on le voit, sur le fond, il y a masse de questions à explorer, de dilemmes moraux, de difficultés (doit-on accepter l'aide d'annonceurs pour se renflouer financièrement? Selon de qui il s'agit, cela ne risque-t-il pas de brider l'objectivité des articles? par exemple).

Néanmoins, il manque un fil rouge fort autour duquel articuler l'opposition entre la rédaction des deux journaux. Il y a bien diverses sous-intrigues qui se développent d'un épisode sur l'autre, mais aucune ne ressort vraiment, ne donne un vrai sentiment d'aboutissement, ce qui donne l'impression d'assister à une suite de scénettes sur le quotidien des journalistes, et il faut attendre l'avant-dernier épisode pour que cela s'emballe un peu, sans toutefois convaincre (deux fois laisse-t-on traîner des papiers importants à portée d'un rival qui a déjà fauché la base d'un article). En fait on a l'impression étrange qu'on a tourné à partir d'un premier jet du scénario, un texte qui aurait dû être retravaillé mais ne l'a pas été. Les acteurs ne sont pas mauvais (Charlotte Riley et Ben Chaplin en tête, quelques rares apparitions des vétérans David Suchet et David Schofield, les petits jeunes Ellie Kendrick et Paapa Essiedu...) mais n'ont pas grand chose à défendre.

Press est donc une jolie déception compte-tenu de ce qu'une telle équipe aurait pu proposer, pour un résultat trop inabouti pour emporter l'adhésion.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 12 Octobre 2018, 15:04bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".