Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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À l'aube de l'Amérique
En 1857, Sara Rowell et son fils Devin engagent un guide pour leur faire traverser l'Utah. Ils sont pris malgré eux dans des affrontements entre les Mormons et l'armée auxquels se mêlent également des guerriers Shoshones. Sans parler de chasseurs de primes sur la trace de Sara qui cache un lourd secret.

Écrite par Mark L. Smith, surtout connu comme scénariste de The Revenant, autre western où la survie ne s'accomplit que dans les conditions les plus extrêmes, et réalisée par Peter Berg, À l'aube de l'Amérique est la mini-série événement de ce début d'année sur Netflix puisque l'on nous dit même qu'elle a "détrôné la saison 2 de Squid Games" (prenons les paris: elle sera quasiment oublié dans six mois). Elle se distingue par un désir de ne pas faire de concessions rassurantes sur les conditions de vie dans l'Utah du milieu de XIXe siècle, de ne pas épargner ses personnages et de montrer, une fois de plus si besoin est, que les États-Unis se sont bâtis sur des affrontements sanglants.

Rien de neuf sous le soleil. Deadwood avait bousculé le western télévisuel il y a vingt ans de cela avec sa peinture d'une petite ville minière sale et gangrénée par le vice, au cinéma on s'y est pris beaucoup plus tôt pour démonter les idoles et les mythes. Cependant, le scénario y va franchement pour faire passer brutalement les personnages de vie à trépas, parfois plus tôt que prévu même lorsque l'on pense avoir affaire à un antagoniste principal. On prend un malin plaisir à faire souffrir Devin, le gamin déjà estropié, et le parcours du couple Pratt séparé par une attaque est particulièrement éprouvant. On voit des gens se faire scalper, des fractures ouvertes, le tout dans un climat difficile, entre montagnes enneigées et plaines desséchées.

Pour illustrer cette âpreté de tous les instants, on opte pour une image très désaturée, sans la moindre chaleur, une absence pas seulement liée aux températures hivernales. Tout est gris, au mieux vaguement bleuté. Associé à la caractérisation finalement simple des personnages guidés par un seul objectif, ce trait n'aide pas à s'attacher ou même simplement s'intéresser à ces cadavres en marche. Sous des dehors de coup de pieds dans la fourmilière, la mini-série use finalement de ficelles traditionnelles: le guide bourru qui ne veut pas s'encombrer d'une femme et d'un gamin mais va tout faire pour les sauver, la captive qui va réussir à s'imposer face au guerrier qui la retient et qui sous des dehors farouches est bien plus fréquentable que les colons, l'officier lassé des horreurs...

Il n'y a toutefois rien à reprocher aux acteurs, tous impeccables. Les échecs plus ou moins prévisibles des blockbusters dans lesquels il était tête d'affiche ont certainement empêché Taylor Kitsch de devenir une star mais il n'en est pas forcément moins bien loti en s'illustrant à la télévision. Betty Gilpin est tout aussi impeccable en femme de l'Est plongée dans un monde de brute mais déterminée à arriver à destination tandis que Jai Courtney est agréablement reconnaissable en chasseur de primes tenace. On croise aussi Shea Whigham, éternel second rôle de luxe, Dane DeHaan en mormon particulièrement malmené ou encore Kim Coates dans le rôle de Brigham Young.

À l'aube de l'Amérique fait parler la poudre à défaut de l'inventer et n'offre aucun cadeau à ses protagonistes. Dans le genre de mini-série western dans laquelle une femme s'aventure dans l'Ouest pour être confrontée à la violence de tous côtés, on pourra toutefois préférer The English, plus originale esthétiquement et narrativement mais également plus émouvante.

potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 17 Janvier 2025, 15:56bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".