Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Doctor Who, saison 1 épisode 4: 73 Yards
Le Docteur et Ruby débarquent sur la côte du Pays de Galles et pendant que Ruby examine un étrange assemblage de fils, d'objets divers et de messages, le Seigneur du Temps disparait. Ruby va chercher de l'aide dans le village le plus proche non sans remarquer qu'une femme la suit en restant toujours soigneusement à distance.

Russell T. Davies aurait-il voulu affronter Stephen Moffat sur son terrain? Sans doute pas volontairement et pourtant 73 Yards est beaucoup plus étrange et beaucoup moins direct que ce à quoi le showrunner a pu nous habituer. 73 Yards est ainsi difficile à appréhender tellement il semble plusieurs choses à la fois, change de directions et surtout parait étrangement décalé au sein de cette saison: un épisode sans Docteur avec une Compagne livrée à elle-même, une intrigue très étirée dans le temps, voilà le genre d'histoire que l'on a plutôt l'habitude de voir en fin de saison, avant le grand final. Même la familiarité est vite trompeuse: Davies a, depuis la résurrection de la série, eu à cœur de mettre son Pays de Galles natal en avant: tournage à Cardiff et donc rendez-vous ponctuel pour le Docteur, base des héros dans Torchwood... Ici, on ne peut pas dire que le scénariste donne une belle image du coin: villageois hostiles et désagréables, futur Premier ministre annoncé comme un danger public... La carte postale des premières minutes tourne vite à l'aigre.

L'épisode démarre dans une petite ambiance d'horreur folk avec un village isolé, un "cercle de fée" qui semble annoncer de la sorcellerie, une femme mystérieuse qui suit à distance Ruby et terrorise quiconque l'approche. Puis Ruby regagne Londres et son parcours devient beaucoup plus surprenant alors que la mystérieuse présence la prive peu à peu de ses appuis. On comprend qu'on est devant quelque chose de beaucoup plus atypique lorsque l'on opère de brusques sauts dans le temps: comme Carla ou Bill avant elle, la compagne va vivre toute une existence en l'espace d'un épisode, et si l'on se doute qu'elle sera ici alternative, on se demande comment Davies va retomber sur ses pieds. Alors que l'on soupçonne vite l'identité de la femme mais que la suite introduit un doute, il faut du temps pour découvrir l'enjeu et on se retrouve presque avec un personnage à la Harold Saxon comme antagoniste mais pas tout à fait.

C'est là que 73 Yards, malgré ses qualités, a tendance à laisser sur le carreau: une confusion s'installe, sur la nature de la menace, sur la nécessité de recourir à ce moyen pour la contrer, sur le fonctionnement de la boucle temporelle instaurée. Il y a de l'épouvante, plus ou moins du timey-wimey, de la politique avec ce candidat qui sous des dehors séduisants est un belliqueux doublé, on le comprend sans que cela soit dit, d'un prédateur sexuel mais les ingrédients sont parfois versés étrangement: ainsi, l'apparition de la femme dans la scène de l'hôpital est réussie en terme d'horreur... sauf qu'à ce stade, le personnage n'est plus censé être la figure terrifiante des débuts! En ressort un déroulement chaotique, fait de bonnes idées et de scènes efficaces mises bout à bout mais un résultat d'ensemble dont on n'est pas vraiment sûr qu'il tienne face à un examen attentif. À moins que ce dernier montre au contraire que tout ce goupille bien mieux qu'on en a l'impression. Quand je vous dis que l'épisode m'a laissée confuse et qu'il y a du Moffat là-dedans.

Ncuti Gatwa a ici peu à faire, hors encore mettre le pied où il ne faut pas. C'est l'épisode de Millie Gibson et la jeune actrice démontre qu'elle est capable de le tenir sur ses épaules. C'est toujours avec plaisir que je croise Aneurin Barnard, ici dans un rôle particulièrement déplaisant. On peut aussi repérer Siân Philipps, la Révérende Mère du Dune de Lynch et la Livia de Moi, Claude Empereur, qui ne devait donc pas être aussi âgée que je le pensais à l'époque. Les motifs récurrents depuis le début de la saison, voire les spéciaux, pointent ici leur nez: non, personne ne chante mais il neige, on parle de sel pour repousser la sorcellerie, Ruby rencontre une promeneuse dont le visage lui est familier et pour cause: Susan Twist est apparue dans tous les épisodes depuis Noël... Tiens, tiens.

73 Yards est un épisode hors du commun, qui certes réutilise des éléments déjà vu mais que cela n'empêche pas de suivre des directions inattendues. Le résultat n'est sans doute pas à la hauteur des ambitions mais il n'en revêt pas moins un caractère particulier.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 26 Mai 2024, 11:31bouillonnant dans le chaudron "Whoniverse".


Ingrédients :

  Campanita
Campanita
27-05-24
à 11:52

Le retour de la tradition de l'épisode "Doctor-lite" !
J'ai eu la même réflexion: "On dirait du Moffat !", davantage que sur le précédent, ce qui est ironique. Quoi qu'il y a aussi pas mal de Turn Left et, même si ça fait longtemps que je n'ai pas rematé Sarah Jane Adventures, il me semble qu'un phénomène similaire arrivait à Clyde dans un des derniers épisodes.
Cela dit, au moins, le thème de la solitude est abordé différement qu'avec Amy ou Bill. Certes, on ne niera pas que:
-36 ans seule sur une planète confinée à combattre au katana des robots qui veulent te tuer pour ton bien avec pour seule compagnie un desdits robots reprogrammé à qui tu as refilé le nom de ton mari
-10 ans à passer le balais dans un hôpital flippant suspendu au-dessus d'un trou noir dont tu ne peux pas sortir car tu as un trou dans la poitrine et ta seule distraction c'est de regarder Peter Capaldi lever trèèèèès lentement un sourcil en compagnie d'un concierge barjot
ne sont pas des situations horribles et solitaires, mais au moins c'est hors du commun et on peut se consoler en se disant que ça n'arrivera jamais dans la vraie vie. Par contre, passer sa vie seule malgré le fait de toujours faire partir de la société, rejetée par ta famillle, incapable de nouer des liens avec qui que ce soit et mourir abandonnée de tous, c'est un autre type de solitude, et du genre extrêmement banale mais tragique, et faisant écho à une peur très légitime que nous éprouvons tous.

Sinon, de plus en plus de fantastique. C'est vraiment à cause du sel dans Wild Blue Yonder?

  Zakath-Nath
Zakath-Nath
27-05-24
à 12:32

Re:

Oui, je me souviens vaguement de l'épisode de SJA dans lequel Clyde, je ne sais plus pourquoi devenait repoussant pour son entourage au point de se retrouver à la rue. Et Turn Left bien sûr avec un épisode sans Docteur où la vie de la compagne va de mal en pis même si c'est moins étalé dans le temps. Le côté moffatien, je le trouve ici à la fois dans le côté surprenant à partir d'un point de départ simple mais aussi dans les défauts, c'est quand même assez foutraque, ce que je trouve que Davies évite généralement même s'il a d'autres travers.