Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Doctor Who, saison 1 épisode 2: The Devil's Chord
Ruby désire se rendre à Londres, en 1963, pour assister à l'enregistrement du premier album des Beatles. Le Docteur accepte l'idée avec enthousiasme mais sur place, les deux voyageurs découvrent avec stupéfaction que la seule musique produite désormais n'est plus qu'une soupe insipide. Qui a privé l'humanité de son goût pour le quatrième art?

Russell T. Davies n'a jamais caché son admiration pour Buffy contre les Vampires et Angel, pas plus que l'influence que les deux séries de Joss Whedon ont eue quand il a ressuscité Doctor Who et créé son spin-off plus sombre et plus bancal, Torchwood. La saison 6 des aventures de la Tueuse avait été marquée par un épisode musical devenu culte qui avait lancé la mode dans d'autres séries, avec souvent moins de bonheur. Celle qui nous occupé ici n'avait pas suivi le mouvement à l'époque mais les aperçus de cet épisode donnaient l'impression de sauter le pas avec un cadre qui s'y prêtait bien: le Londres des années 60, le Swinging London où se pressaient les plus grands artistes du pays. Ce n'est pourtant pas exactement ce qui arrive. Comme The Giggles, l'épisode débute dans les années 20, où la menace va prendre racine. La similitude n'est pas anodine puisque l'antagoniste du jour est Maestro, une entité parente du Toymaker associée à la musique plutôt qu'au jeu (ce qui promet de croiser d'autres adversaires du même style pour chaque art ou loisir dans un avenir plus ou moins proche).

Le pouvoir de Maestro et ses méfaits limitent cependant les possibilités de se livrer à des numéraux musicaux réguliers. Cependant, la musique est au centre de l'épisode et l'on s'amusera donc avec l'utilisation de thèmes connus de la série, à voir les Beatles enregistrer une chanson particulièrement nulle et sans âme tandis que l'on ne perd pas totalement de vue l'aspect éducatif de la série avec quelques informations culturelles comme l'existence du triton, l'accord "interdit" bien connu des métalleux, ou sur les studios Abbey Road. C'est l'occasion aussi de trouvailles visuelles, encore que Doctor Strange in the Multiverse of Madness est déjà passé par là avec sa scène de duel musical, reprise et développée ici puisque le sujet s'y prête. L'affrontement entre le Docteur et Maestro est intense car contrairement à l'épisode précédent, nos héros se trouvent face à un ennemi particulièrement redoutable alors que sa capacité de nuisance pourrait paraître limitée.

On a finalement, tout de même, droit à une séquence chantée et dansée pour conclure l'intrigue... Ce qui en fait la troisième en quatre épisodes, cela peut faire beaucoup en un laps de temps réduit, à se demander si cela tient de la coïncidence ou si encore une fois l'influence de Disney n'est pas plus étendue qu'une contribution financière en échange des droits de diffusion sur sa plate-forme. Au moins, ici, est-ce plus logique que dans l'épisode de Noël, où la chanson des gobelins, quoique fort entrainante, ne s'imposait pas vraiment. De plus, on revient un peu sur les propos prophétiques des épisodes spéciaux: on voit que le Toymaker n'est pas unique en son genre et Maestro promet encore l'arrivée d'une menace terrifiante... Qui a intérêt à payer pour surpasser les deux pseudo-divinités en dangerosité.

Maestro, sous les traits de la drag queen Jinkx Monsoon, donne du fil à retordre au Docteur et à Ruby dont les talents de pianiste sont mis à contribution. Si le personnage est par moment vraiment effrayant tout en faisant preuve de l’exubérance qui sied bien à certains des adversaires les plus mémorables de la série, à la longue il faut avouer qu'une lassitude s'installe face à des grimaces répétitives. Le personnage du Toymaker m'a paru mieux équilibré dans le même style. Néanmoins, cela passe dans l'espace d'un épisode, et réutiliser cette menace ne serait pas de refus tant que c'est fait avec parcimonie. On en remet une couche sur le caractère spécial de Ruby avec des éléments intrigants qui nous ramènent toujours à la nuit où elle a été abandonnée.

Comme il se devait, cet épisode monte en gamme par rapport au premier et se montre plus recherché, même s'il l'on aurait pu attendre à un rôle plus important des Beatles (en terme de temps à l'écran). La semaine prochaine, ce qui ressemble à un épisode conceptuel signé... Steven Moffat.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 11 Mai 2024, 20:18bouillonnant dans le chaudron "Whoniverse".


Ingrédients :

  Campanita
Campanita
13-05-24
à 13:04

Nous avons commis l'erreur de regarder cet épisode le lendemain du jour où nous avions visionné le précédent (en même temps, avec un enfant en bas âge, c'est devenu plus compliqué de faire du bingwatching), alors que vraissemblablement RTD a profité du fait qu'ils allaient être diffusés le même jour pour les penser comme se complétant. Il faut dire qu'ils sont à la fois diamétralement opposés et pourtant de parfaits exemples de ce que la série a à proposer. (Et puis, il faut quand même le reconnaître, rien que Space Babies avec son monstre en morve et son vaisseau à prouts, pour amener une nouvelle audience, ç'aurait été un peu "mouais"...)

Un épisode dans le futur, un épisode dans le passé. D'un côté l'espace intersidéral, de l'autre la Terre. Un base under siege très SF et une histoire plus conceptuelle et fantastique. Un monstre dégueulasse et moche mais en fait gentil et incompris, et un antagoniste déjanté au look soigné mais vraiment maléfique et dangereux. Un épisode léger sans trop d'incidence, et un autre qui envoie du lourd à propos du fil rouge et fait du méta. De l'humour dans les deux cas, mais pas de la même catégorie.

Par ailleurs, si j'ai autant aimé le gag du papillon que celui de la chanson avec le chien, l'humour gras à base de crottes de nez et de vaisseau qui pète, non merci. S'il y a bien un truc qui ne me manquait pas de RTD, c'était ça, même si j'admirais cette capacité à quand même en tirer des histoires touchantes (exemple-type: Love and Monsters, l'Absorbalof reste un des méchants les plus nuls et dégoûtants, et je veux même pas parler de la "vie amoureuse" d'Elton et Ursula, mais j'adore l'histoire de cette petite bande et le développement de Jackie était pas mal). Mais les Slitheen et les Adipose, pitié non... En plus, le coup du monstre créé à partir de sécretions humaines me rappelle trop Sleep no More (quoi que pour être honnête, au moins Space Babies est divertissant et ne donne pas ironiquement envie de s'endormir devant). Mais d'un autre côté, je me demande si RTD ne s'attendait pas justement à être critiqué sur cet aspect à en a fait des caisses (sans jeu de mot) pour mieux troller, et ma foi, je ne peux que saluer son audace. N'empêche que comme épisode qui montre le premier voyage de la compagne, End of the World (que cet épisode-ci référence allégrement) était mieux dosé entre le burlesque kitsch et l'action tendue (bon, au moins Ruby est plus proactive que Rose et les effets spéciaux sont plus réussis, mais j'ai envie de dire: "Encore heureux!")

The Devil's Chord m'a beaucoup plus emballée, même si je lui reproche d'avoir gâché les Beatles (encore une fois, on en a fait tout un foin dans la comm' et au final, il n'y en a que deux sur quatre qui ont droit à des lignes de dialogue, et encore, pas énormément, et s'ils sauvent tout à la fin, ils brillent par leur manque de présence tout au long de l'épisode). Mais sinon, j'ai bien aimé le scénario, Maestro est mémorable en tant qu'antagoniste et le digne enfant du Fabriquant de Jouets, même si j'ai rarement vu un personnage mâcher autant le décor (pour prendre une expression anglophone qui sonne bizarre en français). J'espère qu'on reverra cet énergumène, mais pas trop, pour que ça ne s'épuise pas et devienne ridicule.


  Zakath-Nath
Zakath-Nath
14-05-24
à 19:55

Re:

J'ai tellement peu de souvenirs de Sleep no more que je n'aurais pas fait le parallèle XD. Heureusement que le duo Doctor/Ruby fonctionne bien sinon cette ouverture aurait été bien plus laborieuse. Pour le suivant, on a un inconvénient de taille: faire une histoire autours des Beatles sans avoir les droits d'utiliser les chansons (même avec Disney derrière il doit y avoir des limites à ce que la série peut se payer), ce qui explique probablement leur rôle très secondaire mais il pouvait y avoir moyen de caser d'avantage d'info sur eux, là en dehors du nom des studios et du piano, ça manquait, il me semble qu'il y avait beaucoup plus de jeux avec les citations d’œuvres dans les épisodes sur Shakespeare et Christie, ou même Dickens pour citer un épisode de début encore tâtonnant.