Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Le Dahlia Noir
En 1947 à Los Angeles, Dwight "Bucky" Bleichert et Lee Blanchard forment un duo de policiers particulièrement efficaces. Lorsque le corps atrocement mutilé d'une jeune femme, Elizabeth Ann Short, est retrouvé, les deux hommes sont affectés sur cette affaire, qui aura un impact destructeur sur leur vie.

James Ellroy fait partie de ces auteurs célèbres et célébrés que j'ai toujours eu un peu peur d'aborder ou pour être plus juste, j'ai essayé mais probablement trop tôt et pas avec le roman le plus approprié: je devais être au lycée quand j'ai tenté ma chance, je ne sais plus avec lequel mais un personnage se faisait violer d'entrée de jeu et je ne suis pas allée plus loin. Depuis, j'ai tout de même pris un peu de bouteille, je me dis que rien, niveau violence répétitive et glauque, ne pourra dépasser Crépuscule sanglant, et que le Los Angeles de la fin des années 40 était un cadre susceptible de me plaire donc allons-y gaiement pour ce qui est devenu le premier volet du Quatuor de Los Angeles, un des romans les plus connu son auteur, place au Dahlia noir.

Le roman s'inspire de la véritable affaire du Dahlia noir, qui n'a jamais été vraiment élucidée mais comme pour l'identité de Jack l'Éventreur, cela n'empêche pas chacun d'y aller de sa théorie plus ou moins crédible. Pour Ellroy, c'est l'occasion de brosser un vaste panorama de la ville de Los Angeles dans les années 40, sa police, sa population, de jeunes filles attirées par le rêve hollywoodien aux gangsters en passant par les riches notables qui ont fait fortune de manière douteuse. C'est aussi l'histoire d'un trio, celui formé par Bucky, Lee et la compagne de celui-ci, Kay, aux relations profondes mais pleines de non-dits et de secrets qui vont peu à peu émerger, ou plutôt qu'indirectement, Elizabeth Short va mettre à jour. Noir, c'est noir, on s'en doute et le roman au fur et à mesure qu'il avance, devient de plus en plus sordide. Bucky, intelligent mais encore naïf, a dès le départ quelques zones d'ombres et si l'affaire du Dahlia va secouer les personnages qui vont s'y frotter, ce n'est pas tant parce que l'horreur qu'elle suscite va perturber leur psyché que parce qu'elle va mettre en relief ce qu'il y avait déjà de dérangé chez eux. Malgré tout, et c'est l'une des forces du roman, Ellroy n'abandonne pas non plus tout espoir pour son protagoniste en dépit du prix qu'il doit payer pour son obstination à découvrir la vérité et pour ses erreurs. Cette plongée dans les tréfonds de l'âme humaine de laisse pas indemne mais il est impossible de lâcher le livre, quand bien même on puisse reprocher dans les dernières chapitres une accumulation de retournements de situation (quasiment chaque fois que le récit semble clos, Bucky réfléchit à quelque chose et a une nouvelle révélation sur un détail qui lui échappait jusqu'alors).

Roman policier, roman historique, roman personnel étant donnée l'histoire très particulière de son auteur, Le Dahlia noir est tout cela à la fois, une fresque dense peuplée de policiers tourmentés, de femmes mystérieuses, de procureurs ambitieux et de millionnaires sans scrupules acoquinés à de vraies figures de la pègre (l'ombre de Mickey Cohen plane sur toute l'intrigue). Un monument qui demande tout de même d'avoir le cœur bien accroché.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 8 Février 2022, 10:32bouillonnant dans le chaudron "Littérature".