À la fin du XVIe siècle, alors que la peste se déclare dans les taudis entourant Séville, Mateo Nuñez, condamné par l'Inquisition pour hérésie, doit retourner là-bas pour retrouver le fils d'un ami décédé.

Début 2018 est apparue sur Moviestar+ la première saison en six épisodes d'une série espagnole qui en compte depuis une deuxième. À la lecture du programme, il y a de quoi saliver: une enquête policière dans la Séville de la fin de la Renaissance, alors qu'une épidémie de peste bubonique menace et que le héros doit satisfaire les désirs d'une Inquisition qui a un très bon moyen de pression sur lui, puisqu'il a été déclaré hérétique et que le bûcher n'est jamais loin.

Mateo accomplit le premier volet de sa mission - retrouver Valerio, le fils de son ami - assez vite même si le garçon est dans la nature mais la fin de l'épisode d'introduction fait rebondir l'intrigue dans une nouvelle direction: chopé par l'Inquisition espagnole, le héros se voit confier par cette dernière quelque chose à quoi il ne s'attendait pas, découvrir pour son compte qui est responsable d'une série de meurtres rituels. Le tout en bénéficiant de l'aide toute relative de Valerio.

Le rythme est lent sans que l'ennui pointe pour autant et la reconstitution de Séville est loin d'être honteuse même si l'on sent les limites ici et là ce qui finalement donne à l'ensemble un côté austère qui ne cadre pas forcément avec l'idée d'opulence d'une "nouvelle Rome", porte des Amériques, mais contribue au petit sentiment d'oppression entre la maladie et la peur de l'Inquisition. Les acteurs (qui m'étaient tous inconnus) sont tous très bons et même si l'enquête elle-même n'est pas franchement révolutionnaire, elle se laisse suivre, tout comme les sous-intrigues en parallèle.

Cependant, pour une série intitulée La Peste, on peut regretter que l'épidémie peine à être davantage qu'une toile de fond, dont la menace n'augmente pas assez d'un épisode sur l'autre pour que l'on sente les protagonistes véritablement en danger. Il est vrai que si l'on se fie à Wikipedia, ce n'est pas l'épidémie de peste la plus féroce que Séville a affronté et il y avait peut-être une volonté des scénaristes de ne pas exagérer ou d'en garder pour la suite. Puisque saison 2 il y a, bien que la première se suffise à elle-même.

Quoiqu'il en soit et même si ces six épisodes manquent d'ampleur, ils méritent en tout cas le coup d’œil, d'autant que l'Espagne de la fin de la Renaissance n'est pas une époque que l'on croise tant que cela dans les fictions télévisées.