Désormais bien installé à Boston, Frasier commence la rédaction de ses mémoires. Il souffre toujours de la distance qui s'est créé avec son fils Frederick malgré une cohabitation plus harmonieuse et tente avec l'aide de Roz de le rapprocher d'Eve.

Le projet de faire revivre Frasier, le spin-off de Cheers qui avait sur s'imposer en 11 saisons comme l'une des meilleures sitcoms américaines, a longtemps trainé avant d'arriver sur Paramount+ avec une première saison de dix épisodes. On craignait le pire. Ressusciter des succès souvent inscris dans une époque est risqué, encore plus quand il s'agit d'humour. Les débuts avaient de quoi inquiéter mais finalement cette première saison n'était pas un naufrage, loin s'en faut: Frasier était égal à lui-même, la déconcertante métamorphose de Frederick ne fonctionnait finalement pas si mal et les nouveaux personnages, Alan, Olivia et Eve, tiraient leur épingle du jeu. Seul David, le fils de Niles et Daphné, n'arrivait pas à briller, ersatz crispant d'un nerd sorti tout droit de The Big Bang Theory. De plus, dix épisodes seulement, contre la vingtaine que comptaient les saisons d'origine, cela freinait le sentiment d'attachement qui se noue généralement avec les protagonistes de ce type de série qui permet souvent de continuer à les suivre alors que l'humour, justement, ne suit plus.

Avec dix nouveaux épisodes et des héros désormais bien ancrés dans un nouveau contexte, on peut attaquer directement sans tâtonner pour trouver le bon ton. Le snobisme du personnage principal est toujours à même de faire sourire et entraîner des situations amusantes et en même temps cela fait plaisir de voir une série comique dont les personnages principaux sont cultivés et non idiots ou ignares et fiers de l'être (encore que ceux de The Big Bang Theory étaient aussi cultivés et parfois snobs mais dans un autre domaine). David semble moins présent, est-ce parce que les scénaristes sont conscients qu'il n'est pas le plus propice à l'hilarité? Roz, de son côté, revient dans près de la moitié des épisodes, autant dire qu'elle n'est plus une invitée mais une semi-régulière.

La saison verra d'autres retours, dont celui remarqué de Bebe Glazer, toujours en forme même si ici son plan est un peu trop prévisible. On a aussi droit à un saut à Seattle pour que Frasier retrouve brièvement son ancienne station de radio mais si là encore revoir Gil et Bulldog est agréable, l'intrigue générale de l'épisode est une des plus faible. En revanche, l'avant-dernier épisode, Murder Most Finch, est excellent, donnant à Kelsey Grammer l'occasion de se montrer théâtral à souhait, bien secondé par Toks Olagundoye. Les moments d'émotion sont bien amenés et ne semblent jamais pesants ou niais comme dans le dernier épisode qui voit Frasier essayer de réunir Alan et sa fille.

Alors qu'on lance quelques pistes avec comme objectif prévisible de mettre en couple Eve et Frederick, le genre de relation que l'on fait jouer sur le très long terme dans ce type de sitcom et que Frasier se trouve un intérêt amoureux, une saison 3 n'a pas encore été confirmée. Elle ne serait pas de refus car cette nouvelle mouture qui ne s'embarrasse pas de réinventer le genre s'avère agréable, et la saison 2 est plus solide que la première.