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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Conspiration des Ténèbres
Jonathan Gates, étudiant en cinéma, découvre l’œuvre de Max Castle, réalisateur de l'entre-deux-guerres tombé dans l'oubli. Ses films provoquent un malaise diffus, sans que l'on puisse mettre immédiatement le doigt sur ce qui cloche. Durant ses recherches sur Castle, Jonathan va faire des découvertes extraordinaires et terrifiantes.

C'est au détour d'une vidéo du Fossoyeur de Films (celle sur Princes Ténèbres) que j'ai entendu parler de La Conspiration des Ténèbres de Theodore Roszak, Flicker de son titre d"origine. L'idée d'un film dans le film, de faire passer des images en douce derrière un divertissement, m'intriguait tant il recèle de potentiel. Dans un registre plus ouvertement horrifique, cela m'avait bien angoissée dans The Grin of the Dark de Ramsay Campbell. Le roman de Roszak est plus touffu et plus érudit puisque l'étude de Max Castle et la passion de Jonny sont des moyens de dépeindre plusieurs décennies de l'Histoire du cinéma. Jonathan tombe dans la marmite cinéphile à la fin des années 50 en commençant à fréquenter un cinéma spécialisé dans les rétrospectives et sa gérante, Clare, aux idées bien arrêtées sur le 7e Art, qui va faire son éducation à plus d'un titre.

Il faut d'ailleurs passer le cap des premiers chapitres pour vraiment aborder le sujet de Castle, réalisateur allemand passé à Hollywood dans les années 30 comme beaucoup de ses collègues, mais l'auteur dépeint toute une évolution du cinéma et des goûts des spectateurs, des vieux serials ayant bercé l'enfance de Gates jusqu'au cinéma bis rentre-dedans en passant par l'underground avec quelques passages savoureux sur des films qui se veulent provoquants mais sont surtout assommants. Au long de sa quête pour comprendre les coulisses des œuvres de Castle et les intentions derrière, le protagoniste va rencontrer Orson Welles ou correspondre avec John Huston. Et Castle, donc? La découverte de ses films, de qualités variables mais à la technique toujours remarquable, ne manque pas d'intérêt, un certain malaise transparait dans les descriptions de ceux-ci mais surtout de ce qui est présent mais caché et qui est mis au jour progressivement. Néanmoins, comme le titre français l'indique, il est question de conspiration et c'est l'aspect du roman qui m'a le moins convaincue et qui prend de plus en plus d'importance alors qu'on avance dans l'histoire. Des Cathares, une officine du Vatican, un complot pour préparer l'Apocalypse... Voilà qui devient un peu énorme et l'angoisse sourde qu'on aurait pu développer à travers un cinéaste pervers qui tourne deux films en un, dont le second, moins évidemment perceptible, recèle des images inquiétantes, s'efface devant l'énormité de ce que l'on promet et les ramifications de l'intrigue.

Dommage car La Conspiration des Ténèbres nous plonge de manière vivante et parfois humoristique dans un univers de cinéphiles d'horizons variés, aussi agaçants qu'amusants ou intéressants à écouter quand ils parlent de ce qui les passionne, et on ne peut s'empêcher de se demander qu'elle serait la réaction de Clare au cinéma actuel. Si les intrigues à base de grands complots millénaires ne sont pas votre tasse de thé, cela peut tempérer la bonne impression et frustrer malgré une idée de base séduisante, mais le roman est suffisamment riche pour valoir le coup malgré cette direction choisie.
potion préparée par Zakath Nath, le Samedi 5 Novembre 2022, 23:42bouillonnant dans le chaudron "Littérature".