Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Grin of the Dark
Simon Lester, critique pour une défunte revue de cinéma, est engagé pour écrire un livre sur les gloires oubliées du grand écran. Il décide d'orienter particulièrement ses recherches sur Thackeray Lane, dit "Tubby" Thackeray, comique du temps du muet dont les films dérangeants sont devenus quasiment introuvables. Et les ennuis commencent.

On le sait au moins depuis Ça, les clowns sont facilement inquiétants, donc en mettre dans une histoire d'épouvante peut au premier abord sembler bien paresseux. Pourtant, Ramsey Campbell donne un ton très particulier à son roman, sans avoir l'air d'y toucher. Peu après avoir fait la connaissance de Simon Lester, qui traverse une mauvaise passe (il ne trouve pas de travail après la disparition de sa revue dans des circonstances floues mais peu glorieuses, les riches parents de sa petite-amie ne cachent pas leur aversion pour lui...), ce dernier voit un moyen de remonter la pente en retravaillant sa thèse, notamment en explorant l'existence d'un artiste qu'il n'avait fait qu'évoquer, un acteur comique qui n'aura pas laissé l'empreinte d'un Chaplin ou d'un Keaton, mais qui va faire un retour surprenant sur le devant de la scène.

Dès que Simon commence ses recherches, il se crée un décalage inquiétant: le protagoniste assiste à un numéro de cirque plus sinistre qu'amusant, un troll sur un forum IMDB (oui, à l'époque où le roman a été écrit, ça existait encore) lui mène la vie dure, les enregistrements des films de Tubby s'effacent après visionnage... Rien de spectaculaire ou qui sorte vraiment de l'ordinaire pris séparément, juste une succession de scènes étranges ou de petites contrariétés mais dont l'accumulation provoque un malaise quasi-constant, comme si le monde autour de Simon se déréglait, à moins que ce ne soit lui qui déraille, contaminé par Tubby, dont le style d'humour anarchique est montré à travers des descriptions de ses films. Certains court-métrages de Laurel et Hardy pouvaient aller loin dans l'humour noir et les gags sadiques mais il est clair que Tubby est un cran bien au-dessus. On a affaire à un fantastique discret, au point de parfois douter de sa présence (mais la fin ne nous laisse pas totalement sans explication).

Campbell est un écrivain prolifique et souvent récompensé (The Grin of the Dark a d'ailleurs décroché un prix du meilleur roman de la British Fantasy Society), et pour une première plongée dans son œuvre, c'était fort convaincant.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 1 Juillet 2019, 21:13bouillonnant dans le chaudron "Littérature".