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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Tueur à Gages
--> It's Noirvember!
Après avoir exécuté un contrat, Philip Raven, tueur à gages, est trahi par ses commanditaires. Poursuivi par la police, il se rend à Los Angeles pour les retrouver et se venger. Il comptera sur l'aide inattendue d'Ellen Graham, dont le fiancé est l'inspecteur qui traque Raven.

Adapté d'une histoire de Graham Greene, ce film de Frank Tuttle marque les grands débuts d'Alan Ladd, qui accumulait depuis dix ans des petits jobs souvent non-crédités et qui se retrouve soudain dans un rôle de premier plan (bien qu'il n'apparaisse qu'en quatrième position au générique). Il s'agit également de la formation du couple de film noir qu'il compose avantageusement avec Veronica Lake et que l'on retrouvera dans La Clé de Verre, pas la version de Tuttle cette fois mais celle de Stuart Heisler, et dans Le Dahlia Bleu. Ladd campe un tueur froid en décalage avec son allure de gendre idéal mais si son casting peut de ce fait paraître incongru, il fait merveille dès les premières minutes où son impassibilité et son regard souvent dans le vide mettent mal à l'aise. On comprend néanmoins vite que ce tueur n'est pas tout à fait dépourvu de scrupules: il aime les chats et épargne une petite fille handicapée par la polio qui aurait pu faire un témoin gênant.

Je loue souvent la concision et l'efficacité des courtes séries B de l'époque, ici cependant en moins d'1h20 on se retrouve avec un programme très chargé ou du moins des personnages tellement liés entre eux et aux diverses casquettes qu'on a une impression de trop plein, bien que le scénario, co-écrit par W.R. Burnett qui n'est décidément jamais loin, reste compréhensible: ainsi, Lake incarne Ellen, une chanteuse/prestidigitatrice chargée d'espionner son nouveau patron et qui par ailleurs est fiancée au policier chargé d'arrêter Raven dont le commanditaire est justement le nouveau patron d'Ellen et qui gère des boites de nuit tout en travaillant pour une compagnie spécialisée dans les produits chimiques. Certaines personnes sont versatiles, que voulez-vous.

Écrit dans les années 30, le roman de Greene a mis quelques temps à être adapté et l'on sent que le film, sorti en 1942, reflète les inquiétudes d'un pays qui venait récemment d'entrer en guerre, avec des méchants qui vendent des formules à une puissance ennemie (ici le Japon) et une héroïne qui en appelle à la fibre patriotique de Raven, préoccupé uniquement par sa personne et sa vengeance, pour le raisonner. Le tueur à gages est de loin le personnage le plus intéressant du film, inquiétant, solitaire et misanthrope mais qui s'humanise un peu en cours de route. Le Code Hays prévaut toujours et l'on se doute donc qu'il ne repartira pas vers le soleil couchant et un nouveau contrat ou se rangera des voitures, surtout qu'il abat sans remords quelques flics au passage ce qui à l'époque empêchait toute survie du personnage. Ellen n'est pas mal non plus dans son genre ceci dit bien que l'on n'ait finalement guère l'occasion de la voir espionner Gates pour le gouvernement, le hasard qui fait que Raven s'assoit à ses côtés dans un train également pris par Gates (que la Californie est petite!) la grillant avant même qu'elle ait pu commencer.

En terme de révélation fracassante dans un premier rôle, on n'est peut-être pas au niveau de James Cagney dans L'ennemi public une dizaine d'années plus tôt contrairement à ce qu'estimait un critique enthousiaste du New York Time de l'époque mais Alan Ladd fait néanmoins forte impression, davantage je trouve que dans La Clé de Verre où il collait moins au rôle de Beaumont. On croit volontiers que ce type est dangereux tout en ne voulant pas qu'il le soit. Il a une bonne alchimie avec Veronica Lake et il est aisé de comprendre pourquoi la Paramount n'a pas perdu de temps à les réunir de nouveau. Les seconds rôles sont comme souvent dans ce genre de films solides et pittoresques, Robert Preston n'est pas forcément le mieux loti en fiancé droit dans ses bottes mais forcément moins intéressant que le tueur, là pour offrir un point de chute convenable à l'héroïne, tandis que Marc Lawrence est amusant en sbire/chauffeur.

Tueur à gages souffre un peu de son intrigue un poil trop emberlificotée et remplie de personnages pour sa courte durée et malgré une mise en scène carrée manque de fulgurance mais il lance de manière mémorable la carrière d'Alan Ladd qui saura par la suite passer harmonieusement du film noir au western et propose un des couples mythiques du genre.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 6 Novembre 2022, 18:11bouillonnant dans le chaudron "Films".