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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Ça commence à Vera Cruz
--> It's Noirvember!
Accusé d'avoir dérobé de l'argent à l'armée des États-Unis, Duke Halliday débarque à Vera Cruz, à la poursuite du véritable voleur. Il doit échapper au capitaine Blake convaincu qu'il est coupable mais peut compter sur l'aide inattendue de Joan, la fiancée de l'homme qu'il recherche.

Il y a toujours un moment quand on fait une liste d’œuvres appartenant à un genre de tomber sur un titre dont on se demande s'il y a bien sa place. Il en va ainsi de Ça commence à Vera Cruz réalisé par Don Siegel en 1949 pour la RKO. Au premier abord, on a plusieurs éléments qui ne déparent pas dans le cadre d'un film noir: le scénariste et le couple principal formé par Robert Mitchum et Jane Greer avaient travaillé deux ans plus tôt sur La Griffe du Passé de Jacques Tourneur, un film noir, donc, et l'impression initiale pouvaitde ce fait être qu'on réutilisait une formule ayant fait ses preuves (Mitchum avait besoin d'être remis en selle après quelques semaines de taule); on compte aussi l'innocent accusé à tort et traqué dans un monde hostile, des criminels, des traitres, des flingues et des chapeaux mous.

Cependant, cette virée au Mexique emprunte également au film d'aventure, en se déplaçant loin des buildings états-uniens pour une course-poursuite au Mexique durant laquelle le héros va croiser des personnages pittoresques. De plus, sa relation avec Joan, fiancée de son ennemi lorgne vers la comédie romantique. Les deux partent d'un mauvais pied mais se vannent à part égale et sont du premier coup d’œil parfaitement faits l'un pour l'autre. Pas de femme fatale ici, Joan sait que son fiancé n'est pas honnête avec elle, elle ne tarde pas à découvrir qu'il n'est pas honnête tout court et fait preuve de débrouillardise tout en servant de guide à Duke, dont l'espagnol est plus que sommaire. Quant au capitaine Blake qui traque le héros, il a un temps de retard et semble bien trop dépassé pour être une menace efficace, on est loin d'un Javert et là encore le comique l'emporte sur la noirceur.

Pour le reste, Ça commence à Vera Cruz est un parfait exemple de série B concise et sans temps mort: 1h10, on entre directement dans le vif du sujet et on ne prend guère le temps de s'arrêter pour palabrer inutilement. Don Siegel, qui n'en était qu'à son troisième long-métrage en tant que réalisateur (le premier, The Verdict, était un excellent petit whodunit "londonien") se montre très efficace, que ce soit pour filmer une conduite à toute vitesse dans une route en lacet ou un règlement de compte en clair obscur dans un espace confiné.

Le casting est également réussi: le couple Mitchum/Greer pétille, William Bendix est crédible en traqueur un peu benêt mais jusqu'à quel point? On croise aussi Ramon Novarro en inspecteur mexicain pas très dupe de ce qui se passe et très décontracté dans son emploi (mais pas corrompu comme souvent quand on aborde le sujet des autorités mexicaines) et Patric Knowles est également très bien en fiancé fourbe. Je lui trouvais des faux airs d'Errol Flynn mais en fait s'il me rappelait quelqu'un, c'est qu'il avait été Will Scarlett et non Robin des Bois.

Trop léger et enjoué pour être représentatif du film noir, peut-être, trop à la croisée de divers genres aussi. Néanmoins, Ça commence à Vera Cruz est un petit film extrêmement plaisant et bien ficelé, mené tambour battant, un divertissement tout ce qu'il y a de plus plaisant.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 4 Novembre 2022, 22:15bouillonnant dans le chaudron "Films".