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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Cinquième Colonne
Employé dans une usine d'aviation, Barry Kane est accusé de l'incendie de celle-ci qui a coûté la vie à son meilleur ami. Sur la piste du véritable coupable, Barry entend prouver son innocence et empêcher d'autres sabotages meurtriers.

Récapitulons. En 1936, Alfred Hitchcock réalise Quatre de l'espionnage, de son titre original Secret Agent. Dans la foulée vient son film suivant, Agent Secret, sorti en anglais sous le titre Sabotage mais adapté d'un roman de Joseph Conrad intitulé The Secret Agent. Enfin, quittant son Angleterre natale pour les États-Unis, il va réaliser Cinquième Colonne, Saboteur dans la langue de Shakespeare. C'est le film dont il va être question dans cet article. D'ailleurs profitez-en, tout au long de ce mois et jusqu'en mars, le site de France Télévisions met en ligne un film d'Hitchcock tous les vendredis et quelques épisodes d'Alfred Hitchcock présente dont j'ai parlé récemment. Avec ce méli-mélo de titres, il est aisé de s'emmêler les pinceaux d'autant que cette Cinquième Colonne comporte plusieurs thèmes et séquences qui en rappellent d'autres dans l’œuvre du réalisateur. Ce qui fait en grande partie son intérêt, comme une passerelle entre ses œuvres notables dans son pays d'origine et celles à venir dans son pays d'adoption.

Au premier abord, on a là un pur film de propagande puisqu'il sort en 1942 alors que les États-Unis sont enfin entrés en guerre. Un brave héros américain lutte contre de vilains saboteurs épris de totalitarisme. Ils sont infiltrés dans les strates les plus variées de la société mais si l'on doit se méfier de tout le monde, heureusement il reste des citoyens avisés et courageux prêts à aider sans dénoncer systématiquement des fugitifs à la police, la bonne tête du héros, leurs principes démocratiques et leur instinct leur permettant de distinguer le bien du mal. On retrouve néanmoins la figure de l'innocent accusé à tort, récurrente dans les films d'Hitchcock et on pense notamment fortement aux 39 marches lorsque le protagoniste en cavale se retrouve flanqué d'une jeune femme blonde convaincue d'abord qu'il est coupable et prête à la signaler à la police avant de céder à son charme et à sa droiture pour se rendre enfin utile.

Hitchcock ne se contente pas de recycler ce qui avait marché dans sa période anglaise et le film est annonciateur d’œuvres plus connues à venir: la réception dans la haute société où se pressent des sympathisants nazis fait penser aux Enchaînés tandis que le morceau de bravoure final sur la Statue de la Liberté semble être un brouillon de la poursuite plus épique sur le Mont Rushmore dans La Mort aux trousses, plus réussie au niveau du suspense puisque ce sont les héros qui sont en situation d'infériorité tandis qu'ici c'est le saboteur désormais cerné qui cherche un vain salut dans une fuite improbable. Si au départ le film semble chiche en scènes spectaculaires (le sabotage de l'usine joue plus sur les jeux d'ombres et de lumières que sur la propagation détaillée de l'incendie) le dernier tiers les enchaîne avec une course contre la montre à New York, une fusillade dans un cinéma où la réalité se confond avec ce qui se déroule à l'écran avant de sauter aux visages des spectateurs et donc cette contribution d'un des monuments les plus emblématiques du pays (offert par la France le rappelle-t-on) comme cadre du dénouement.

Ce qui manque finalement peut-être au film pour être plus mémorable, ce sont des acteurs principaux charismatiques. Robert Cummings fait le job dans le rôle principal mais on est loin d'un Cary Grant ou d'un Robert Donat qui injectaient de l'humour dans leur performance contrebalançant leur héroïsme. Priscilla Lane joue davantage sur son aspect de jeune américaine jolie mais finalement ordinaire pour marquer les esprits autant que les spectaculaires blondes hitchcockiennes à venir. Il y a une logique là-dedans puisqu'elle incarne la mademoiselle-tout-le-monde que les spectatrices pouvaient aspirer à être plutôt qu'une icône inatteignable mais sa performance ne restera pas dans les annales. Les méchants sont heureusement plus marquants, notamment Otto Kruger en chef doucereux à la tête d'un ranch, tordant ainsi une des institutions de l'Ouest américain pour faire comprendre que l'ennemi se cache partout ou Alan Baxter en aimable mais implacable homme de main.

Éclipsé par d'autres films plus aboutis, Cinquième Colonne n'en demeure pas moins un bon exemple du cinéma d'Alfred Hitchcock et ce qui pourrait paraître au premier abord une simple commande liée au climat de l'époque concentre des éléments qui s'intègrent parfaitement dans sa filmographie.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 14 Janvier 2024, 17:08bouillonnant dans le chaudron "Films".