Acteur mineur devenu écrivain, Charles Caine a fréquenté les plus grandes stars de l'âge d'or hollywoodien. Il sait ce qui se cache derrière les rumeurs, ce que même le public et les journalistes n'ont jamais soupçonné. Il revient sur cinq actrices du grand écran liées par leur rapport au même agent, Frank Adonis.

Dans la carrière d'écrivain de Thomas Tryon, il y a ses romans fantastiques tels que L'Autre ou La Fête du Maïs et ses chroniques hollywoodiennes. Ainsi Crowned Heads dépeignait quatre destins de célébrités qui se sont croisées sur le tournage d'un film et la première partie, Fedora avait d'ailleurs été adaptée à l'écran par Billy Wilder. All That Glitters s'inscrit dans la même ligne et le même univers puisque ladite Fedora est mentionnée et l'on nous conte ici les parcours de cinq actrices avec qui le narrateur, qui comme l'auteur a abandonné une profession d'acteur décevante pour écrire, interagit et qui ont également été toutes proches d'un même agent, séducteur lié à des gangsters mais diablement efficace pour gérer des carrières.

On met du temps à voir où mène le premier chapitre consacré à l'actrice comique Babe Austrian, qui permet également d'introduire les autres personnages qui gagneront en importance dans les parties qui leur sont consacrés. Finalement, il s'agit encore d'une histoire d'escamotage bien que différent de celui impliquant Fedora. On s'attache ensuite à Belinda Carroll, grande actrice malchanceuse car ses maris successifs meurent brutalement et prématurément, elle souffre d'alcoolisme et sa fille est ingérable mais elle surmonte vaillamment chaque nouvelle épreuve. On ne peut en dire autant d'April Rains, starlette tragique par excellence, amoureuse folle de l'agent Frank Adonis mais sur qui le sort s'acharne. Autant l'intrigue de Belinda donne espoir, autant celle sur April est purement là pour illustrer les aspects sombres de la notoriété hollywoodienne. Pendant un moment, Maude semble une simple continuation du chapitre Belinda: la première, belle-mère de la seconde, est une pionnière du cinéma et une actrice retirée de la scène publique et elle a élevé Faun, sa petite-fille, désormais adulte, incontrôlable et insupportable. On l'avait déjà évoquée avant, difficile de ne pas être horrifié par ce personnage mais il faut attendre la fin de cette partie pour que Maude prenne la vedette, radicalement. Enfin, on termine sur Claire Regrett, grande star et rivale de Belinda (on pense à Joan Croawford et Bette Davis sans avoir un simple décalque des deux légendes), personnage évoqué jusqu'ici et peu sympathique qui n'arrange tout d'abord pas son cas avant qu'on en vienne à mieux la comprendre.

Plusieurs décennies à Hollywood, liens entre le monde du cinéma et la mafia, glamour et infamie du show-business, Tryon aborde tout cela et bien qu'il y ait des longueurs notamment dans la première et la dernière partie, le puzzle qui se complète au fil des chapitres offre un panorama qui sent le vécu. Ce procédé de biographies fictives est parfois un peu vain mais pas sans vérité derrière.