Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Homme qui en savait trop (1956)
Ben et Jo McKenna font du tourisme au Maroc avec leur fils Hank où ils rencontrent un nommé Louis Bernard. Ce dernier est tué peu après et a juste le temps de confier à Ben qu'un homme sera bientôt assassiné à Londres. Les McKenna voudraient alerter les autorités compétentes mais Hank est enlevé pour assurer leur silence.

Que faire quand on est un réalisateur et qu'on n'est pas satisfait d'une de ses œuvres? Il existe pléthore d'options. Pleurer, par exemple. Ou passer à autre chose. On peut aussi apporter des corrections: un director's cut quand on a le matériel sous la main, des éditions spéciales que l'on retouche encore et encore telle une toile jamais totalement achevée... Plus rarement car cela demande davantage de moyens mais on a des exemples: le remake de son propre film. La première version de L'Homme qui en savait trop, sortie en 1934, appartient à la période anglaise d'Alfred Hitchcock et avait été un joli succès à l'époque mais le maître du suspense en gardait un sentiment de frustration et l'impression qu'avec l'expérience et davantage de moyens, il pourrait mieux exploiter le potentiel de son histoire.

Désormais établi aux États-Unis, il s'engage donc dans une nouvelle mouture qui sera également la troisième de ses quatre collaborations avec James Stewart, et probablement la moins prisée. Pas d'exercice de style ici, d'innovation flagrante, juste un récit plongeant une famille d'américains ordinaires dans une situation extraordinaire qui culminera dans une scène à suspense de douze minutes sans dialogues audibles lors d'un concert au Royal Albert Hall. Scène déjà présente dans la version d'origine bien sûr mais que Hitchcock étire au maximum pour mettre les nerfs des spectateurs à rude épreuve. Le film ne vaudrait-t-il que pour cela, l'heure et demie précédente n'étant qu'une mise en place à ce morceau de bravoure? Ce serait un peu injuste. C'est quelqu'un qui préfère la version de 34 qui le dit mais la première partie au Maroc n'est pas seulement l'occasion détaler un budget plus confortable que pour les vacances en Suisse du film original: cela accentue le côté "poissons hors de l'eau" des McKenna qui pour retrouver leur fils ne reviennent pas dans leur pays d'origine mais en Angleterre, moins exotique peut-être mais tout aussi éloignée de leur foyer dans l'Indiana.

Dans un premier temps alors que Ben réalise leur situation et le dilemme qui se pose, le brave médecin semble en contrôle de la situation, mettant sous calmant sa femme dont il craint l'hystérie avant de lui révéler l'enlèvement de leur fils et de décider de la direction à suivre. Les rôles seront inversés dans la deuxième moitié dans laquelle Jo, en possession de ses moyens, devient plus active et souvent plus avisée que son époux en comprenant où trouver Ambrose Chapell, en le précédant au Royal Albert Hall... En 1934, la mère de famille était championne de tir, ce qui s'avérait décisif à la fin. Pour cadrer avec le casting de Doris Day et une image de mère de famille bien sage, Jo est ici une chanteuse douée d'une certaine notoriété, ce qui là encore a son utilité bien que de manière moins spectaculaire. Plus longue, la version de 1956 bénéficie d'une meilleure fluidité dans l'enchaînement des scènes mais perd du sentiment d'étrangeté dans laquelle baignait la précédente qui entraînait les protagonistes dans des cadres plus délirants comme une secte plutôt qu'une église protestante classique.

Cela se ressent aussi dans la distribution. James Stewart campe l'américain moyen par excellence, là où Leslie Banks, dans le même type de personnage version british, avait tout de même le visage du comte Zaroff. Quant aux antagonistes, ils sont réussis, Reggie Nalder a une bonne tête de tueur tandis que Brenda de Banzie injecte une dose d'humanité à sa kidnappeuse mais à eux tous ils ne valent pas le méchant poupin et cauteleux joué par Peter Lorre. En revanche, Doris Day ne s'en tire pas mal du tout dans un rôle dramatique pas si évident, femme fragile ou jugé comme telle par son mari qui va faire preuve de plus de ressource que son homologue jouée par Edna Best, un peu trop laissée de côté jusqu'à son intervention salutaire.

Plus étoffée, moins hachée et brouillonne, tirant davantage parti de ses personnages et de son climax, la version de 1956 de L'Homme qui en savait trop est celle qui fait date et la plus connue et rediffusée mais les deux films ont leurs points forts et leurs points faibles et aucun des deux n'est ce qu'Alfred Hitchcock a fait de mieux tout en comportant une scène restée culte. Elles se complètent bien finalement tout en montrant l'évolution du cinéaste et sont de ce fait toutes deux à voir.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 23 Janvier 2024, 15:27bouillonnant dans le chaudron "Films".