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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Fargo, saison 4
À Kansas City au début des années 50, une trêve fragile est instaurée entre la mafia italo-américaine dirigée par le patriarche Donatello Fadda et un gang afro-américain mené par Loy Cannon. L'intervention inattendue d'une étrange infirmière va provoquer une guerre de succession dans la famille Fadda et la situation va bien vite dégénérer.

Avec ses personnages terrifiants et grotesques, ses fliquettes pleines de bonne volonté, ses digressions et ses mystères, la saison 3 de Fargo était d'excellente tenue, pleine de performances mémorables, tellement fargoesque néanmoins qu'elle virait presque à la caricature et que l'on pouvait se demander comment surpasser ce festival sans se répéter ou se perdre dans la surenchère. La saison 4 en prend le contrepied quasi-total, adoptant vite une ambiance et un ton différents, plus sobre en apparence.

On reste chez les Coen mais on lorgne davantage du côté de Miller's Crossing avec une guerre des gangs en chapeaux de feutre et les figures récurrentes des précédentes histoires de l'anthologie sont présentes mais faussées: on ne retrouve pas vraiment un génie du mal ou un tueur implacable ici, le personnage qui s'en rapproche le plus est Oraetta Mayflower, infirmière qui fait régulièrement passer ses parents de vie à trépas mais elle ne travaille pas pour un syndicat du crime quelconque et elle est trop prise dans sa folie pour être vraiment habile. Les vaillants Solverson et consorts sont relayés par un Mormon prosélyte joué par un Timothy Olyphant toujours à son avantage en stenson et un détective affligé de tocs qu'une autre série aurait transformé en héros méritant mais qui est ici corrompu et trop miné par ses traumatismes pour être efficace (Jack Huston, méconnaissable). Ethelrida se rapproche le plus d'une héroïne désireuse de protéger sa famille et capable, une fois en possession de toutes les informations, de tirer son épingle du jeu mais là encore, elle renverrait davantage au personnage de Byrne dans Miller's Crossing qu' aux protagonistes bien intentionnées mais un peu naïves des autres saisons.

On reste toujours dans Fargo cependant, et pas seulement parce qu'un personnage vient faire le lien avec la saison 2 (il faudra attendre une scène post-générique pour en avoir la certitude mais le rapport pouvait se repérer bien en amont et ne nécessitait pas confirmation. Une fois n'est pas coutume, la série ne joue pas la carte de l'incertitude). Il y a toujours un zeste de fantastique, cette fois-ci sous les traits d'un fantôme apparaissant aux membres de la famille Smutny, des personnages qui partent de manière abrupte et ridicule, ce qui pourrait être agaçant ailleurs mais cela fait pour ainsi dire partie du contrat ici et on se paie le luxe d'un épisode un peu à part, qui n'est pas détaché de l'intrigue principale mais se permet de faire un long détour en expérimentant: pas de dessins animés cette fois-ci, juste un noir et blanc qui peut paraître totalement gratuit jusqu'à ce que les dernières minutes livrent la référence visée depuis le début.

Le casting est encore une fois recherché, Jessie Buckley étincelle en infirmière foldingue, Jason Schwartzman est amusant en gangster ambitieux, Jack Huston émeut et Emyri Crutchfield, que je croise pour la première fois à cette occasion, fait preuve d'un bel aplomb au milieu de tout ce bazar . On a droit à une belle galerie de gueules dans les rôles de gangsters, notamment Gaetano Bruno en porte-flingue sinistre ou Salvatore Esposito en grosse brute en roue-libre. Seul Chris Rock parait un peu en deçà de ses collègues et de ce à quoi la série nous a habitué. Il n'est pas mauvais, loin de là, mais donne souvent moins l'impression de jouer un chef de gang que de jouer à jouer le chef de gang et son personnage ne parait pas aussi redoutable qu'il devrait l'être, sans pouvoir jouer la carte de l'humour comme Schwartzman.

En apparence plus posée, recentrée et moins déjantée que la saison précédente, cette quatrième session de Fargo pourrait presque paraître sérieuse et même par moments, disons-le, terne. Elle ne tourne pourtant pas le dos aux ingrédients habituels mais les sert un peu différemment, en somme ce que l'on attend généralement d'une anthologie et avec elle la série offre toujours un beau panel de destins contrariés et ironiques.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 23 Mai 2022, 18:43bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".