Perdido et les Caskey apprennent à vivre sans Mary-Love et les tensions semblent s’apaiser, chaque membre de la puissante famille trouvant peu à peu sa place. L'entrée en guerre des États-Unis dans la Seconde Guerre Mondiale va cependant amener de nouveaux bouleversements.

Une guerre s'achève, une autre commence. Après trois tomes d'opposition plus ou moins ouverte entre Elinor et Mary-Love, le conflit se terminait sinistrement pour la seconde. La disparition de la matriarche avait de quoi bouleverser l'équilibre précaire de la famille Caskey, et la personnalité de sa petite-fille gâtée Miriam laissait présager du pire et pourtant, au fil des chapitres, tout le monde semble retomber sur ses pattes, ou presque. La scierie continue de prospérer, Sister, Grace, Queenie, James et compagnie mènent la vie qui leur convient et le passage à l'université de Miriam la fait revoir ses priorités et la rend plus sympathique sans pour autant gommer son caractère brusque. Loin du front, Perdido va cependant être affectée par la Seconde Guerre Mondiale. Pas tant par les pertes humaines, que par l'afflux de travailleurs et de recrues en formation que le conflit amène dans les parages.

Pour un tome intitulé La Guerre, ce volume peut paraître curieusement calme, pourtant on ne peut dire qu'il ne s'y passe rien: Elinor est davantage en retrait même si une petite scène rappelle sa vraie nature et on se concentre sur la génération suivante qui arrive à l'âge adulte. La timide Frances va prendre conscience de son héritage, ce qui offre au passage la scène gore incontournable de chaque volet de la saga. Malcolm et Lucille vont naturellement s'attirer des ennuis et évoluer différemment après ceux-ci. Il y a du mariage dans l'air et la vieille garde possessive continue de tirer sa révérence tandis que les successeurs sont partis pour répéter à leur manière les mêmes schémas que leurs aînés.

Trompeusement paisible dans ses premiers chapitres, La Guerre continue cependant d'amener changements et évolutions au sein de la famille Caskey et de Perdido. Un tome de transition, peut-être, où l'on rebat les cartes après la mort d'un personnage majeur, mais qui exerce toujours le même charme.