Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Histoire sans Fin II: un nouveau chapitre
Bastien a retrouvé sa vie quotidienne après ses aventures à Fantasia mais une visite chez Koreander lui remet L'Histoire sans Fin entre les mains. Appelé une nouvelle fois par la petite Impératrice à sauver leur monde, le jeune garçon va devoir affronter la sorcière Xayide.

Le cauchemar de mes nuits de CE1

"Eh ben c'était une belle merde". Voilà le constat sans détour que j'ai énoncé après le visionnage du film, n'attendant même pas la fin du générique et de la chanson qui l'accompagne (et qui ne risque pas d'être entonnée dans une future saison de Stranger Things, celle-là) pour éjecter le blu-ray. On va tout de même donner plus de détails et peut-être relativiser un poil. Comme je l'avais relaté dans ma critique du premier film, l'affiche, à l'époque de sa sortie, m'avait fortement impressionnée. Par la suite j'avais vu l'adaptation de Wolfgang Petersen, puis lu le roman de Michael Ende. Quant à cette suite réalisée par un certain George Miller qui n'est pas le George Miller qui a créé Mad Max, Babe ou les pingouins de Happy Feet (ce qui se devine confusément à la vision de ce long-métrage), j'en avais vu un bout quand j'étais au collège. J'avais arrêté au bout d'une demi-heure non parce que je trouvais ça nul (j'étais surtout occupée à commenter les changements de casting et ce qui survivait du livre) mais parce que j'avais école le lendemain. Donc ce n'est qu'hier que je l'ai vu en entier, en me doutant que ça n'allait pas être du grand art.

En tant qu'adaptation, le premier film se basant sur la première partie du roman, le deuxième, logiquement, puise dans la seconde. Premier problème, lié sans doute au fait que six ans se sont écoulés entre les deux et que les jeunes acteurs, tout comme le public-cible, a changé, plutôt que de reprendre où l'on en était resté pour montrer les aventures de Bastien à Fantasia évoquées par la narration dans les dernières minutes de L'Histoire sans Fin, on doit replacer le contexte et justifier le retour du héros dans ce monde imaginaire. On constate donc que le personnage n'a absolument pas évolué et en est toujours au même point qu'au début du premier film. Atreyu, Falkor, toutes les figures connues qui reviennent sont maladroitement intégrées. De plus, on fait du coup de Xayide celle qui provoque les pertes de souvenirs de Bastien chaque fois qu'il utilise l'Auryn alors que dans le livre c'est un processus normal pour les visiteurs humains qui en sont le porteur: Bastien court le risque de se perdre mais doit en retrouvant ses souvenirs accepter qui il est, vivre avec et comprendre que les problèmes se règlent en les affrontant et non en faisant comme s'ils l'existaient pas. Le propos devient ici bien plus simpliste et moins douloureux.

Visuellement, on tombe à pieds joints dans ce que le premier film était parvenu à éviter de justesse bien qu'il ait vieilli: les décors et les créatures sont affreusement kitsch et pour certaines, carrément cheap. Le Mangeur de Pierres (flanqué d'un affreux moutard heureusement peu présent) et Falkor sont toujours réussis, le dragon est d'ailleurs un peu moins raide, mais en contrepartie le personnage de Nimbly n'est rien d'autre qu'un homme dans un costume d'oiseau de carnaval et toute la bonne volonté du monde ne peut empêcher d'y voir autre chose. Quant à la Cité d'Argent et la forteresse de Xayide, ils sont plutôt bien fait mais fort peu mis en valeur par Miller (on est loin de l'arrivée à la Tour d'Ivoire du premier film!). Pour ce qui est de la première ville, même si on s'attend presque à voir Freddie Mercury débarquer en chantant It's a Hard Life, on peut même y trouver un charme suranné à présent que la mode en fantasy est plutôt au décor parfaitement viable et pseudo-réaliste. La musique de Robert Folk, beaucoup plus orchestrale et classique que celle de Doldinger et Moroder, est bien jolie mais ne laisse pas le moindre souvenir.

Les interprètes, à l'exception de celui incarnant Koreander, ont tous changé. Le regretté Jonathan Brandis n'est pas mauvais en Bastien mais avec son sourire en coin a l'air un peu trop sûr de lui. Kenny Morrison n'a pas le charisme de Noah Hathaway mais Clarissa Burt est absolument magnifique et se tire bien de son rôle de sorcière vénéneuse malgré des robes d'un goût douteux. Les aller-retour entre Fantasia et notre monde où le père de Bastien le recherche cassent un rythme déjà languissant.

L'Histoire sans Fin II: un nouveau chapitre n'est qu'un cas parmi d'autres de suite ratée d'un bon film, qui ne parvient pas à retrouver ce qui avait fait la réussite du premier opus. Cela dit je dois avouer que trente ans plus tard, je trouve cette fichue affiche franchement bien faite et il est dommage qu'elle illustre un film aussi fade et médiocre.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 28 Mars 2021, 16:31bouillonnant dans le chaudron "Fantasy".