Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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L'Histoire sans Fin
Bastien, un jeune garçon orphelin de mère et harcelé par des camarades de classe, se réfugie dans la lecture. Un jour, il emprunte à un étrange libraire L'Histoire sans Fin, un roman contant la quête d'Atreyu, un jeune guerrier habitant Fantasia, un monde imaginaire menacé par le Néant. Peu à peu, Bastien va réaliser qu'il fait lui-même partie de cette aventure.

Ma relation avec L'Histoire sans fin a commencé par un cauchemar et un malentendu. Le cauchemar avait été provoqué par l'affiche du film devant laquelle je passais régulièrement quand j'avais six ou sept ans. Falkor, le Mangeur de Pierres et des créatures sombres m'avaient poursuivie jusque dans mon sommeil et si j'ai vite oublié les détails du rêve en question, pas qu'il avait été désagréable (mais comme souvent quand on est terrorisé par quelque chose enfant, il y a aussi une part de fascination qu'on ne reconnait pas forcément). Le malentendu venait du fait que l'affiche en question était en fait celle de L'Histoire sans Fin II mais je ne l'ai réalisé que quelques années après.

J'ai donc vu le film de Wolfgang Peterson (adaptant la première moitié du roman de Michael Ende) à l'âge de onze, j'ai pu constater qu'il n'y avait pas de quoi avoir peur et je l'ai adoré (et personne ne le demande mais oui, j'étais amoureuse d'Atreyu). Néanmoins, cela faisait bien des années (plus de vingt ans) que je ne l'avais revu, j'ai lu le livre entretemps, autrement plus complexe, aussi avais-je un peu peur d'y revenir et d'être déçue. Ce ne fut heureusement pas le cas.

Habituée à le voir en VHS sur un écran 4/3, le visionner en blu-ray sur un écran plat a été une véritable redécouverte. En dehors du passage où Atreyu sur Falkor affronte une tempête provoquée par le Néant avec une image étrangement granuleuse, c'est très beau, à la limite du kitsch sans jamais y tomber franchement. L'arrivée à la Tour d'Ivoire, les Marais de la Mélancolie, l'Oracle du Sud avec ses Sphinx très Métal Hurlant dans l'esprit (assez étrange pour un film pour enfants mais c'était les années 80, et un film allemand plutôt que hollywoodien, ceci explique sans doute cela)... Les décors sont mémorables et participent à l'ambiance étrange, lugubre et onirique du film. Les effets spéciaux ont évidemment vieillis avec des bestioles statiques, qu'on voit rarement totalement en mouvement, notamment de près, et les limites expliquent probablement le combat très elliptique entre Atreyu et Gmork. Néanmoins, s'ils ont vieilli, ils n'ont pas forcément mal vieilli et on arrive toujours à croire aux personnages. De même, la musique synthétique de Giorgio Moroder et Klaus Doldinger ainsi que la ritournelle de Limahl sentent furieusement les années 80 mais loin d'être rédhibitoires, elles participent à l'identité particulière du film.

Le scénario, comme mentionné plus haut, se base seulement sur la première moitié du roman de Michael Ende, la partie la plus simple sans doute, évacuant le séjour de Bastien à Fantasia. Première moitié qui se retrouve encore simplifiée (le passage de la première porte de l'Oracle, par exemple, mise sur le spectaculaire au prix d'une certaine incohérence). Il en reste cependant l'essentiel, un hymne à l'imagination et à l'espoir, auquel s'ajoute un petit jeu avec le spectateur auquel Bastien sert de référent.

Avec bientôt trente ans au compteur, L'Histoire sans Fin a sans doute pris quelques rides mais a conservé tout son charme et sa poésie et le film autant que le roman (bien que l'adaptation ait été désavouée par Ende) reste un incontournable de la fantasy jeunesse, toujours plaisant avec des yeux d'adulte.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 16 Mars 2021, 10:06bouillonnant dans le chaudron "Fantasy".