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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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El Cid, saison 1
À la mort de son père, le jeune Rodrigo de Vivar, Ruy pour les intimes, devient page du prince Sancho, fils aîné du roi Fernando de León et Castille. Quelques années plus tard, Ruy découvre un complot contre le monarque, impliquant des personnalités de premier plan de la cour.

Au nord des Pyrénées, le Cid, c'est avant tout le personnage-titre de la pièce de Corneille, celle dont on sait même sans l'avoir étudiée en classe qu'il y a un type qui y tempête contre la vieillesse ennemie. On peut aussi pousser jusqu'au film d'Anthony Mann avec Charlton Heston dans le rôle principal et si l'on est amateur de fantasy, Guy Gavriel Kay avait revisité cette grande figure dans Les Lions d'Al-Rassan. Côté sud, Rodrigo Díaz de Vivar est considéré comme un héros national, une de ces personnalités chez laquelle légende et réalité se mêlent allégrement. Fort potentiel donc pour une fiction centrée sur lui et la période à laquelle il a vécu. Cela tombe bien, à l'instar de Netflix, Amazon Prime s'est lancée dans la production de séries autre qu'américaines, et on a droit ici à un projet bien ambitieux.

Les cinq épisodes qui composent cette saison compte la fin de règne de Fernando Ier (Ferdinand chez nous) qui va diviser ses terres entre ses cinq enfants (trois garçons et deux filles) ce qui va conduire de manière fort prévisible à des conflits de taille. On n'en est pas encore là puisqu'on nous montre comment on en arrive à cet héritage, avec un jeune Ruy pris bien malgré lui dans ce nid de crabes. Intrigues de cour, princesses ambitieuses, comte comploteur, rivalités entre écuyers, batailles et trahisons... Évidemment, il n'en faut pas plus pour se jeter à pied joint dans la brèche et parler d'un Game of Thrones espagnol. Cela dit, même si le zeste de gestes incestueux entre Urraca et Alfonso fait rouler des yeux, les rumeurs, fondées ou non, remontent à quelques siècles avant que George R.R. Martin ait inventé les Lannister. Et quand bien même Jaime Lorente dans le rôle de Ruy fait penser à un Richard Madden dentu affligé d'une coupe mulet, la série a ses propres qualités à faire valoir.

Tout d'abord, le contexte est passionnant et finalement assez peu connu en dehors de la Péninsule ibérique: les différents royaumes de l'époque, chrétiens et maures, aux relations compliquées et où les allégeances ne sont pas forcément liées à leur religion respective. Une des sous-intrigues de la saison porte d'ailleurs sur l'alliance entre Fernando et le roi Al-Muqtadir de Saragosse contre le roi d'Aragon, demi-frère de Fernando. Occasion pour Ruy de gagner son surnom. De plus, les moyens, sans être pharaoniques, sont confortables, les lieux de tournage à portée de mains pour l'équipe, bref, tout cela est fort agréable à l’œil et s'il s'agit naturellement d'une fiction avec ses choix et ses partis-pris, on est dans une protection soignée et relativement sérieuse loin des élucubrations de Knightfall ou de The Bastard Executioner, autres séries médiévales récentes qui se perdaient totalement en davinciconneries.

Reste quelques défauts. Tout d'abord, pourquoi les mulets? mais surtout, on amène une histoire d'Élu autour du personnage de Ruy franchement éventée et superflue, comme si un personnage ne pouvait pas émerger du lot sans que quelqu'un n'y voit pas l'accomplissement d'un augure. Une idée pour le moins naïve dont on se demande encore comment on peut nous la servir sans plus de recul que cela. La caractérisation de certains personnages et leurs relations sont également dépeintes de manière assez basique, comme pour contrebalancer une situation politique qui pourrait paraître trop confuse au spectateur moyen.

Cette première saison en appelle d'autres car notre brave Cid a encore bien du chemin affaire malgré des débuts prometteurs pour gagner ses galons de "héros, traitre,légende" promis par l'accroche promotionnelle. La mise en jambes est en tout cas suffisamment honnête pour qu'on prenne rendez-vous pour la suite.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 20 Décembre 2020, 16:40bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".