Çeda est désormais membre de la garde d'élite des rois de Sharakhaï mais elle n'est pas prête de mettre fin à leur emprise tyrannique sur la région bien qu'elle ait réussi à éliminer l'un d'entre eux. Elle n'est pas la seule à conspirer mais les motivations des différents comploteurs ne sont pas toutes louables.

Les Douze Rois de Sharakhaï fait partie de ces romans, généralement premiers tomes de ce qui sont au minimum des trilogies, que je n'aurais probablement jamais lus si les éditions Bragelonne ne les avaient pas bradé en format numérique au cours de leurs opérations pluriannuelles. Un procédé qui permet évidemment de découvrir leur catalogue et d'être suffisamment intrigué pour acheter la suite au prix standard mais en bien d'autres occasions, malgré une lecture plaisante, celle-ci ne l'était pas suffisamment pour m'investir davantage dans les volumes restants.

Aussi lorsque la dernière Op venue, j'ai constaté que les deux tomes suivants faisaient également partie de l'offre, j'ai hésité: je n'avais plus guère de souvenir de celui que j'avais lu, pas envie de réviser, n'allais-je pas être larguée? D'autant qu'un coup d’œil à la critique de l'époque m'avait rappelé que déjà, j'avais du mal à retenir le nom des différents rois...

Malgré quelques rappels aux événements passés en cours de récit, rien ne me revenait ou presque, quasiment comme si je débutais la série in media res. Et même après quelques remises au point, rien à faire, distinguer le Roi Éloquent du Roi Paresseux du Roi Confesseur me demandait toujours un effort. De plus, ne me souvenant plus des personnages, tout en saisissant vite leurs motivations et les enjeux, l'attachement que j'aurais dû ressentir à leur égard était absent. Bref, les conditions n'étaient pas optimales pour apprécier le bouquin mais il faut souligner une chose, en dépit de ces inconvénients et du nombre de pages conséquent, il a vite filé entre mes doigts: Çeda et ses compagnons n'ont pas le temps de souffler, les pièges et les complots se succèdent et l'ennui ne pointe jamais son nez tandis que l'héroïne en apprend davantage sur son passé. Au rythme où l'on va néanmoins, elle n'est pas, sans mauvais jeu de mots, sortie du sable: si on élimine seulement un roi par tome, et ils ne sont pas les seuls antagonistes, la série n'est pas prête de s'achever.

Au moins Beaulieu fait-il en sorte que Çeda ne s'installe pas trop confortablement dans sa nouvelle fonction ce qui aurait eu pour conséquence d'installer un schéma répétitif: la jeune femme aura du mal à poursuivre la mission qu'elle s'est fixée bien qu'on puisse lui faire confiance pour trouver une nouvelle approche. À suivre...