Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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La Dame de Shanghai
--> It's Noirvember!
Mike O'Hara, marin de son état, vient en aide à Elsa, une jeune femme mariée à un riche avocat infirme, Bannister. Le couple invite Mike à les guider lors d'une croisière en compagnie d'un associé de Bannister qui lui propose à son tour un étrange marché.

Lorsqu'un film, une scène ou un acteur fait date dans l'Histoire du cinéma, il n'est pas rare de l'aborder d'abord par le biais d'une parodie, d'un hommage ou d'un clin d’œil. C'est ce qui s'est passé avec moi pour La Dame de Shanghai que je viens seulement de voir hier mais que j'avais croisé des années plus tôt en regardant Meurtre mystérieux à Manhattan de Woody Allen, dont l'intrigue s'inspirait vaguement de celle du film de Welles, ouvertement cité d'ailleurs dans une juxtaposition de leur scène finale. Bien que ce souvenir soit désormais diffus, il m'en restait une méfiance immédiate vis--à-vis d'un des personnages. Ce qui n'est pas bien grave, car le scénario signé Orson Welles, basé sur un roman de Sherwood King, réserve suffisamment de retournements de situation pour qu'on se laisse volontiers balader. En fait, il s'agit d'une sorte de matrice pour tous ces thrillers où une poignée de personnages pervers se tirent dans les pattes et où un twist apparait à intervalle régulier pour rebattre les cartes.

C'est parfois outrancier et artificiel, dans le jeu de certains acteurs (Glenn Anders notamment, qui joue George Grisby, l'associé de Bannister), avec une scène de procès totalement improbable où un avocat s'interroge lui-même en tant que témoin, et Orson Welles l'acteur n'est pas toujours très convaincant en marin irlandais vétéran de la Guerre d'Espagne, capable de tuer un homme si le besoin s'en fait sentir.

Orson Welles le réalisateur, en revanche, c'est une autre histoire: la scène d'introduction dans le parc, très théâtrale, peut en faire douter mais il y a une inventivité et une fluidité incroyable dans ce qui suit: l'utilisation du décor de l'aquarium lors de la rencontre entre Mike et Elsa, celui de la fête foraine à la fin, hélas sous-exploité, qui nous plonge brièvement dans une ambiance surréaliste et évidemment les jeux de miroir qui mettent en perspective tout ce qui a précédé puisqu'on a du mal à discerner où est vraiment l'assassin et sa victime. Autre mise en abime, celle du couple formé par Welles et Rita Hayworth, alors en instance de divorce et qui se met en scène dans une histoire où il est également question de divorce, d'infidélité et de partenaires qui cherchent à se doubler l'un l'autre.

Comme souvent avec Welles, la conception du film s'est faite dans la douleur du fait de ses relations avec les pontes du studio (la Columbia): alors que près de 2h30 de film avait été tourné, le métrage est réduit à 1h25, tout au plus. Pour ne rien arranger, Rita Hayworth souffrant de n'être jugée qu'à l'aune de son physique, le réalisateur avait fait de son mieux pour ne pas trop exploiter cet aspect avant de devoir revoir sa copie, ce qui ne remet pas en cause la performance de l'actrice par ailleurs. Difficile donc de dire qu'elle aurait été l'appréciation finale si l'on avait vraiment eu sous les yeux la vision de Welles: chef-d’œuvre absolu ou film souffrant de trop de longueurs?

La Dame de Shanghai est un de ces films dont on sent, même sans connaître les aléas de sa production, qu'il y a eu des coupes: cela va par moment vite en besogne, tout ne sonne pas naturellement... Mais quand il impressionne, il ne fait pas les choses à moitié et offre des séquences inoubliables dont on comprend qu'elles aient pu influencer d'autres réalisateurs.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 15 Novembre 2020, 12:29bouillonnant dans le chaudron "Films".