Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


mon compte twitter mon tumblr mon compte bétaséries



Les aventuriers de l'article perdu

Archive : tous les articles

Principaux grimoires

Inventaire des ingrédients

Ce qui mijote encore

Potion précédente-Potion suivante
Zyeux-Bleus
Lorsque son mentor Isaac Sidel est révoqué, Manfred "Zyeux-Bleus" Coen se retrouve baladé de services en services par la police new-yorkaise. On le lance sur la piste de Carrie Child, une adolescente enlevée au Mexique par des membres de la famille Guzmann. Manfred s'aperçoit peu à peu qu'il est pris au milieu d'une lutte sur laquelle il n'a aucun contrôle.

Zyeux-Bleus est le premier roman où apparait Isaac Sidel bien que Marilyn la Dingue, écrit dans la foulée, se déroule avant l'intrigue de celui-ci. Si la préquelle était déconcertante, cet opus l'est tout autant même en ayant eu un avant-goût du style de l'auteur. En effet, si tous les ingrédients du polar classique sont là, Charyn les amène comme si cela ne l'intéressait pas vraiment, plus occupé à montrer un anti-héros perdu dans un monde qu'il ne maîtrise absolument pas et qui comprend trop tard à quel point il pouvait y être encombrant. Alors que ce n'était pas mentionné dans Marilyn la Dingue, on y apprend qu'il est lié depuis l'enfance à la famille Guzmann, clan de gangsters marranes ayant transité par le Pérou et dont la moitié des membres n'a pas la lumière à tous les étages.

Zyeux-Bleus est ici le personnage principal tandis qu'Isaac Sidel, souvent évoqué, reste pendant longtemps une figure fantomatique, révoqué de la police sans gloire mais dont on se doute qu'on ne peut en rester là puisque toute une série de romans lui sera par la suite consacrée. Quelque part, on comprend que c'est ce personnage qui en cours de route a intéressé le plus son créateur tandis que le pauvre Coen se révèle la dupe de tout le monde. Néanmoins, le "superflic" Sidel ne ressort pas non plus grandi de cette histoire dont on met du temps à comprendre où elle va. Ce n'est pas que l'intrigue elle-même est alambiquée mais plutôt que l'on suit un policier qui comprend vite qu'on le manipule et qu'on ne lui dit pas tout mais met un moment à comprendre pourquoi et n'inverse pas la vapeur. De plus, le fond de l'affaire est glauque (les Guzmann sont des proxénètes, après tout) et certains personnages comme Odile dérangeants mais il y a une telle distance qui semble être entretenue avec les événements que l'on n'en est pas horrifié comme il se doit, Jerome Charyn se consacrant surtout à décrire une galerie de personnages farfelus. Sa prose est imagée, vivante et personnelle, mais on ne sait jamais trop à quel degré il faut prendre le récit.

Cette première apparition d'Isaac Sidel est donc fort étrange, on sent quelque part un roman qui n'appelait pas une suite jusqu'à ce que ce personnage interpelle son propre auteur et que la suite prenne des directions inattendues. En tant que polar on peut être déçu de ne pas tomber sur quelque chose de plus classique, de plus rigoureusement mené, mais le style de Charyn est tel qu'on ne peut que se demander ce qu'il va faire de ces personnages truculents.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 21 Décembre 2022, 18:38bouillonnant dans le chaudron "Littérature".