Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Marilyn la Dingue
Isaac Sidel, policier coriace et efficace, a bien des soucis entre une bande d'adolescents violents qui s'en prennent à ses proches et sa fille Marilyn qui fuit son troisième mariage. Il peut au moins compter sur l'aide de quelques subordonnées fidèles comme Manfred "Zyeux-Bleus" Coen qui est amoureux de Marilyn, pour ne rien simplifier.

La première fois que j'ai croisé la route d'Isaac Sidel, c'était sans trop y faire attention dans la courte aventure de Benjamin Malaussène, Des Chrétiens et des Maures de Daniel Pennac qui revenait sur les origines du Petit. De son côté, le créateur de Sidel, Jerome Charyn, empruntait le bouc-émissaire de Belleville le temps d'un récit. En débutant Marilyn la Dingue, deuxième tome publié des douze livres mettant en scène le personnage de Sidel mais apparemment premier dans l'ordre de lecture qui importe parait-il peu, un tel crossover n'est pas surprenant: on a là deux séries de polars pouvant être violents mais peuplés de personnages truculents, bien implantées dans un quartier cosmopolite d'une grande ville, un protagoniste doté d'une famille ingérable... Chez Pennac, on flirte parfois carrément avec le fantastique, ce qui n'est pas encore le cas chez Charyn mais je n'en suis qu'au premier volume.

Volume qui se révèle déconcertant, partant un peu dans toutes les directions: Marilyn quittant son mari pour s'installer temporairement chez Zyeux-Bleus, le gang des sucettes, une bande d'ados dont le chef en veut personnellement à Isaac pour des raisons obscures, une escapade parisienne pour revoir un père devenu portraitiste, une lutte contre les Guzmann, famille de maquereaux péruviens, des rivalités internes avec un collègue au look de cow-boy... Tout finit néanmoins par trouver une cohésion après ce qui semble être une suite d'improvisations jazzy. Malgré tout, la fin est un peu trop abrupte pour totalement satisfaire (on oublie complètement Brian qui s'en tire trop bien) mais l'univers qui commence à se poser, avec Isaac, flic intègre et qui ne prend pas de gants mais qui tente de faire de son mieux pour protéger son petit monde, ses collègues comme Zyeux-bleus le beau gosse romantique ou Brodsky le chauffeur brutal et dévoué, sa famille dont Marylin qui étouffe plus qu'elle n'est dingue, et ses ennemis, une partie de la famille Guzmann, qu'on voit peu mais qui promet dans le genre gang aussi sordide que débile...

Marilyn la Dingue est un peu trop foutraque pour ne pas laisser sur sa faim mais il invite à découvrir un monde pittoresque et cru, peuplé de personnages hauts-en-couleurs que l'on a envie de revisiter.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 27 Novembre 2022, 15:30bouillonnant dans le chaudron "Littérature".