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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Zorro (minisérie 2024)
Don Diego de la Vega succède à son père comme alcade de Los Angeles. Il a de grands projets pour améliorer les conditions de vie des plus modestes et développer la ville mais il se heurte aux manigances du fourbe Don Manuel. Il décide alors de ressortir le costume de Zorro qu'il avait raccroché vingt ans plus tôt.

Quelques mois plus tôt, une série espagnole portée par l'acteur Miguel Bernardeau avait relancé le mythe de Zorro, assoupi depuis les deux films avec Antonio Banderas sortis au début des années 2000. Elle coiffait au poteau la version française avec Jean Dujardin mais la différence radicale d'approche des deux œuvres les empêche de se faire mutuellement de l'ombre. Les scénaristes espagnols mettaient en scène un héros débutant, dans une ambiance plus sérieuse et violence que de coutume. Tout le contraire des Français qui montrent sous l'angle de la comédie un Don Diego de la Vega mûr reprendre du service après avoir laissé dans son placard le costume de Zorro durant deux décennies. Dans les deux cas, on retient l'essentiel, un justicier qui veut protéger les plus démunis face au pouvoir en place et à la corruption des riches. Paradoxal ici puisque Don Diego se trouve lui-même nommé alcade de la ville, ce qui pourrait être un happy-end dans une autre adaptation: son poste devrait lui permettre de faire le bien à visage découvert.

C'est la trouvaille de cette minisérie. Contrairement à d'habitude où Don Diego est courageux et charismatique mais se dissimule sous une façade de superficialité pour qu'on ne le soupçonne pas d'être Zorro, ce Diego est sincèrement peu sûr de lui, écrasé par une figure paternelle qui ne le laisse pas en paix même morte, mauvais orateur et époux maladroit. Il ne parvient à se lâcher que sous le masque dont l'anonymat lui permet de se transformer en être habile et enjoué. Cela amène une série de quiproquos et de situations vaudevillesques avec son épouse Gabriella. Cette dernière aime son mari mais ils sont pris dans une routine sans parvenir à concrétiser leurs sentiments et elle va succomber au pouvoir de séduction de Zorro... Don Diego se retrouve alors jaloux de lui-même tout en mentant à sa femme, infidèle sans vraiment le tromper. Situation qui va encore se compliquer quand Gabriella découvre le pot aux roses.

L'humour ne fait pas toujours mouche mais le ton décalé amuse régulièrement, notamment au travers du personnage du sergent Garcia, plus fin et introspectif que d'ordinaire mais toujours dépassé. Le côté enfantin (pas de morts violentes, les personnages très naïfs pour ne pas reconnaître qui est derrière le masque) et le regard ironique et distancié sur l'Histoire de la région évoquent par moment Lucky Luke. Le rythme est inégal, réservant généralement les scènes d'action pour les fins d'épisodes et avec beaucoup de personnages, l'intrigue se perd un peu dans la dernière partie avant d'offrir une véritable fin. Par exemple, Don Manuel, présenté comme l'antagoniste principal qui retombe toujours sur ses pattes après les interventions de Zorro grâce à de nouvelles manœuvres tordues, s'efface singulièrement dans le dernier quart de la minisérie. La réalisation est léchée, les décors peu nombreux mais réussis et Julie Roué offre une chanson de générique pas moins accrocheuse que la plus mémorable de toutes, celle de la série Disney avec Guy Williams.

Le casting est réussi. En Don Diego Jean Dujardin a l'occasion de camper un anti-OSS 117, aussi timide et peu à l'aise tout en étant une figure relativement raisonnable par rapport au monde qui l'entoure que l'espion était arrogant et ignorant des réalités de la société dans laquelle il évoluait. Audrey Dana est très juste en femme délaissée qui cherche l'amour avant de se rebeller tandis qu'Eric Elmosnino semble bien s'amuser en Don cauteleux. C'est sans doute Grégory Gadebois qui amuse cependant le plus en sergent Garcia philosophe mais il ne faudrait pas oublier non plus Salvatore Ficarra en Bernardo qui ne dit rien mais voit tout et n'en pense pas moins.

Imparfaite, un peu trop riche pour ses huit épisodes et accusant quelques coups de mou, cette minisérie signée Noé Debré et Benjamin Charbit renouvelle de manière fort amusante la figure du héros légendaire.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 7 Octobre 2024, 15:55bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".