The Utopia Experiments est une bande dessinée dont l'auteur est mort en hôpital psychiatrique. Ian, Becky, Grant et Wilson Wilson, quatre fans d'horizon différents, sont contactés via un forum par un certain Benjen, qui prétend avoir en sa possession le manuscrit du tome 2 et leur donne rendez-vous dans un pub. Tous vont se retrouver mêler à une gigantesque conspiration et traqués par des tueurs décidés à récupérer le fameux tome 2.

Dès le mois de janvier, les chaînes britanniques envoient des petites bombes comme ça, et n'ont même pas l'air de s'inquiéter pour tenir le reste de l'année. Dès la première scène on est entraîné dans cette sombre histoire de complot. Il faut dire que visuellement, c'est assez classe et très travaillé (on peut ne pas accepter ce parti-pris artificiel, mais quand même, ça claque) et la bande originale participe énormément à l'ambiance générale. Les personnages principaux ne sont pas sympathiques au premier abord, mais vont s'affiner ou s'humaniser au fur et à mesure (notamment Jessica, dont le regard fixe qui cille à peine et la voix atone peuvent crisper au départ). Les acteurs sont tous très bon, et cela fait plaisir de retrouver des gens comme James Fox ou Stephen Rea.

Souvent violent (le pinacle étant une scène de torture à la fin de l'épisode 1) et sombre (la note du boucher est élevée et chaque personnage peut morfler ou basculer du côté obscur), Utopia n'est pourtant pas aussi déprimante qu'une mini-série comme The Shadow Line, probablement à cause de l'aspect assez délirant de l'ensemble. On est dans le complot hénorme, après tout.

L'intrigue a pas mal d'éléments qui m'ont rappelé les mangas de Naoki Urasawa comme Monster ou 20th Century Boys (les bons sentiments en moins): conspiration à échelle mondiale, virus et vaccin, héros traqués par la police et des tueurs, livre d'images renfermant des informations, tueurs dont l'identité d'origine a été gommée. La saison a néanmoins une fin ouverte qui peut annoncer une suite, qui ne serait pas de refus (en espérant que ça ne tirera pas trop sur la corde mais c'est rarement le cas des séries british qui n'impliquent pas un renouvellement régulier du casting).