Depuis son coma lié à une chute d'un train en marche, Mark est hanté par de terribles cauchemars et est attiré chaque jour vers le quai d'où part la ligne sur laquelle il a eu son accident. Des usagers sans histoires de ladite ligne ont également la fâcheuse habitude de commettre des actes atroces après l'avoir empruntée et le phénomène prend de l'ampleur.

V'là au' chose. Lorsqu'il y a quelques années j'ai passé quelques jours à York en prenant la ligne Londres-Newcastle au départ de King's Cross, c'était déjà pour moi une aventure. J'ignorais alors que je risquais ma peau dans le tchou-tchou du diable. En effet, c'est dans ce train régulier traversant l'Angleterre du nord au sud que le mal prospère à en croire ce livre, même si jusqu'au grand final, on passe surtout notre temps à Newcastle. On y trouve Mark, jeune père de famille ordinaire jusqu'à un accident terrible qui manque de lui coûter la vie mais dont il se remet fort vite, physiquement en tout cas. Hanté par des rêves d'antiques sacrifices humains et d'un traumatisme d'enfance, il lui faudra un moment, et l'aide d'un policier qui a remarqué qu'il n'est pas la seule personne affectée - mais le seul survivant - pour comprendre qu'il ne devient pas fou mais fait face à une menace terrifiante.

On découvre petit à petit la nature de celle-ci tandis que les cadavres s'accumulent et le récit est plutôt bien mené, avec une séance d'hypnose dont l'ambiance au réveil est réussie tout comme le flash-back dans le train fantôme, qui s'éloigne un peu de l'intrigue principale même si Stephen Laws raccroche les wagons avec le reste. Il est dommage que l'affrontement final dans le train finisse par devenir confus et expéditif après avoir bien fait monter la sauce pendant le reste du roman, et que le personnage principal a tendance à échapper plusieurs fois au pire par de sacrés coups de pot qu'on explique tout de même facilement (quand il y a une force du Mal, on peut penser que le Bien œuvre aussi, ouf, nous voilà rassuré). Dommage aussi que les personnages soient très sommairement caractérisés, souvent pour ne pas trop plaindre certaines victimes de la vilaine entité bien que ce ne soit pas systématique. Le personnage principal en revanche forme un bon duo avec l'ancien flic malgré la méfiance initiale obligatoire, on ne perd pas de temps en route et tout cela avance d'un bon pas.

Train fantôme est un bon petit roman d'épouvante ponctué régulièrement de cadavres et dont la menace, à défaut d'avoir une origine inédite, fonctionne d'une manière suffisamment insidieuse au départ pour être inquiétante. La conclusion tempère la bonne impression mais on passe un honnête moment de frisson.