Alors qu'il se rend au boulot, Sam Pinkett est témoin d'un accident de voiture. Après avoir prévenu les secours, le jeune homme ramasse sur les lieux du carambolage le portable de la victime et lui et son collègue Phil Bourne se retrouvent embarqués dans une histoire qui les dépasse.

Écrite et interprétée par James Corden et Mathew Baynton, cette série de six épisodes rappelle le point de départ de certains films d'Alfred Hitchcock: un homme sans histoires et sans qualités particulières se retrouve mêlé à une affaire délirante, est pris pour quelqu'un d'autre par tout un tas de gens malintentionné incapable de croire qu'il est quelqu'un d'ordinaire et ne présente aucune menace. Après un épisode un peu déstabilisant, notamment à cause des réactions de Phil qui agit comme s'il était plongé dans un film d'action (ce qui s'explique par l'immaturité du personnage mais est tout de même un peu gros à avaler) l'ambiance et les bases sont posées et la suite s'avale d'un trait.

Les ennuis s'accumulent sur la tête des deux compères tandis que l'histoire se fait de plus en plus délirante (on aura peut-être du mal à démêler l'enchaînement des événements qui auront conduit à cette pagaille mais on ne se sent jamais suffisamment largué pour décrocher, et les personnages principaux ne doivent souvent leur survie qu'à la façon déraisonnable dont ils réagissent ce qui les rend imprévisible face à des adversaires formés à faire face à des personnes troubles. Le tout est remarquablement mis en scène et photographié et très bien joué (James Corden s'avère bien moins lourd que le premier épisode ne me le laissait craindre). En plus du duo d'auteurs/acteurs, on voit passer pas mal d'acteurs sympathiques parfois dans de petits rôles, comme Dougray Scott ou Stephen Campbell Moore.

La saison peut presque se suffire à elle-même bien que la fin soit un peu ouverte sur une suite. Dans ce cas, espérons que The Wrong Mans ne tombera pas dans le même piège que Mad Dogs qui a force de plonger ses héros dans la panade ne savait plus trop comment les en sortir.