John Tracker retourne dans la vaste demeure familiale sur le point d'être détruite par la construction d'une autoroute. Bâtie par plusieurs générations de Tracker, la maison abrite des pièges et des illusions destinés à "enfermer" le Mal. Une fois sur place, John découvre que sa grand-mère est toujours bien vivante et qu'elle n'est pas la seule présence entre les murs. Peut-être les traquenards de ses parents ont-ils un peu trop bien marché.

Jack Cady est un auteur prolifique et primé de nouvelles et romans fantastiques mais ce n'est que récemment que j'ai entendu parler du bonhomme (apparemment un original) et que je me suis attaquée à l'une de ses œuvres. Un retour dans une grande maison de famille isolée où il se passe des choses étranges, voilà une base des plus classiques, le roman l'est un peu moins. Il est court, composé de chapitres qui le sont tout autant et qui s'ouvrent toujours sur la présentation d'un membre de la famille Tracker décédé depuis belle lurette. On s'y perd et on peut se dire qu'un arbre généalogique en bonus n'aurait pas été superflu et en même temps il n'est pas très important de le connaître sur le bout des doigts. Seuls quelques Tracker ont un rôle posthume important, le reste est surtout là pour illustrer la bizarrerie de leurs destins respectifs.

Le personnage principal, accompagné d'Amy, sa petite-amie du moment, va s'aventurer dans une maison qu'il sait piégée, pas uniquement par d'habiles mécanismes et se souvient de son enfance par la même occasion. Il réalise assez rapidement qu'il doit encore moins faire confiance à ses sens qu'il ne le croyait. L'idée d'une maison labyrinthique, hantée par une présence maléfique qui joue avec la perception des spectateurs n'est pas neuve mais toujours séduisante et l'entrée progressive, la réalisation de s'être fait avoir, est plutôt réussie. Néanmoins, la suite laisse une impression plus mitigée. Amy ne sert finalement pas à grand chose alors que l'auteur prenait un peu le temps de poser le personnage et son passé, la résolution parait un peu trop expédiée, John ne devient jamais franchement sympathique, sans être quelqu'un de particulièrement déplaisant pour autant mais pour quelqu'un dont on suit les pensées et les réflexions au fur et à mesure qu'il s'avance dans la maison, je n'avais pas tellement l'impression d'en savoir plus sur lui à la fin qu'au début.

The Well est un roman particulier qui tranche avec les histoires de maison hantée bien balisées mais il peut également laisser sur sa faim: bref et sans trop de fioritures, il aurait par moment mérité quelques développements, mais peut-être aurait-il alors perdu de son mystère.