Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Serpent Queen, saison 1
Orpheline élevée dans un couvent, Catherine de Médicis est mariée à Henri, deuxième fils de François Ier. Son intégration à la cour française est difficile, d'autant plus qu'elle n'apporte pas d'héritier à un mari préférant la compagnie de sa maîtresse, Diane de Poitiers.

À la suite d'un recap d'un épisode de la série sur je ne sais plus quel site, un commentaire mentionnait que cette série présentait tout ce que la personne l'ayant écrit détestait dans les drames en costumes mais le faisait avec tellement d'aplomb qu'elle ne pouvait s'empêcher d'aimer. Cela résume assez bien ce que j'ai moi-même ressenti en regardant les huit épisodes qui composent cette première saison (la deuxième a déjà le feu vert). Depuis The White Queen, Starz s'est fait la spécialité de présenter des mini-séries centrées sur des reines ou des princesses ayant marqué la fin du Moyen-Âge et la Renaissance anglaise, d'abord en adaptant les romans de Philippa Gregory, puis en quittant son ombre. Becoming Elizabeth récemment dépeignait l'ascension d'Elizabeth Ière, The Serpent Queen quitte pour une fois Albion mais se situe sur le même créneau pour raconter les débuts de Catherine de Médicis. En adoptant un ton punk et orienté vers la comédie noire.

La grande Histoire est suivie dans les grandes lignes mais on ne s'embarrasse pas de délicatesse et de vraisemblance (Diane de Poitiers/Daemon Targaryen, même combat pour faire taire les gens pendant les audiences royales), les anachronismes abondent (François Ier accorde que les Italiens ne sont pas sans mérites: ils ont inventé la Renaissance) et les personnages semblent relever le défi de caser plus de fuck et fucking dans leurs répliques que Malcolm Tucker. Catherine de Médicis brise régulièrement le quatrième mur en s'adressant à la caméra (elle compte son histoire à une servante, Rahima, donc ne le fait pas forcément que pour le bénéfice des spectateurs). Moi qui ai descendu récemment l'adaptation de Persuasion sur Netflix pour peu ou prou les mêmes libertés, je devrais logiquement avoir détesté et pourtant... Soit que je m'attends moins de la part d'Anglo-Saxons à ce qu'ils respectent l'Histoire de France plus que Jane Austen soit que l'écriture et l'interprétation sont supérieures, j'ai adhéré sans trop d'efforts au parti-pris.

Les acteurs y sont pour beaucoup, à commencer par Samantha Morton dans le rôle de Catherine plus âgée. Liv Hill, qui la joue adolescente dans les premiers épisodes, se défend très bien aussi mais il y a un plaisir manifeste chez Morton à jouer un personnage machiavélique mais dont on comprend toujours que la survie se joue derrière les manigances. Ludivine Sagnier est aussi jouissive dans le rôle casse-gueule d'une Diane de Poitiers peu gâtée par les scénaristes et tant pis si Colm Meaney joue un François Ier qui donne davantage l'impression de sortir du pub que d'un tableau de Jean Clouet. Enzo Cilenti est malheureusement un peu trop sous-exploité en Cosimo Ruggieri, astrologue de Catherine qui semble une continuation ou un prédécesseur de son Childermass. Davantage de lui en saison 2, SVP. Antonia Clarke est particulièrement drôle (et flippante) en Mary Stuart tandis que Sennia Nanua tire également son épingle du jeu dans le rôle de Rahima, servante maltraitée dont on ne sait pas si elle sert de pion, de victime ou d'élève à Catherine.

Autres atouts, la série a pu être tournée à Chambord et Chenonceau plutôt que des palais d'Europe centrale qui essaient de faire semblant comme dans The Musketeers et les costumes sont réussis. Les intrigues de cour sont légions et finalement relativement simples tandis que l'on dresse un portrait de l'aristocratie française de l'époque très pince-sans-rire, les démêlés entre Guise et Bourbon tournant plus souvent à la farce qu'à la tragédie. La violence est cependant très présente car si on rigole bien, la position des reines comme des courtisans est précaire et l'on ne rechigne pas sur le gore: on sait notamment comment Henri II a fini et l'épisode qui se penche sur son sort ne nous épargne rien.

On aurait pu souhaiter que Justin Haythe, scénariste au CV éclectique comportant aussi bien Les Noces rebelles que The Lone ranger, fasse preuve d'une approche plus respectueuse dans les faits et dans le ton pour une période de l'Histoire française peu représentée ou déjà malmenée sur les écrans d'Outre-Manche/Atlantique. Néanmoins, il y a un tel sentiment de pur fun qui se dégage des épisodes au-delà du besoin de choquer à base d'effets et de provocations dépassés qu'on peut se laisser facilement entraîner, aidés par l'abattage des acteurs.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 31 Octobre 2022, 21:38bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".