Le Rose and Crown est un coquet petit pub sis près du village de High Eldersham, dont le tenancier est retrouvé assassiné, d'un coup de couteau dans le dos. L'inspecteur Young, dépêché sur les lieux, appelle son vieil ami Desmond Merrion à la rescousse. Ce dernier soupçonne bientôt qu'il ne s'agit pas de l'acte d'une personne isolée mais que tous les villageois ont quelque chose à cacher.

Miles Burton (de son vrai nom Cecil John Street, qui a été un auteur très prolifique sous plusieurs pseudonyme) inaugure avec The Secret of High Eldersham les aventures de Desmond Merrion, vétéran de la Grande Guerre et détective amateur qui assiste ici un inspecteur dépassé par son enquête, avec lui-même l'aide de son domestique, Newport. L'intérêt de l'histoire repose encore une fois sur son cadre, un petit coin de l'Est-Anglie moins paisible qu'il en a l'air. On part également d'un meurtre annonçant un whodunit des plus classiques pour se diriger ensuite vers une histoire de survivance de rites païens/diaboliques, un ingrédient manifestement déjà présent dans les fictions anglaises des années 30 et qui conserve décidément toujours ses attraits comme l'a récemment démontré la série-télé The Third Day.

On penche alors davantage vers le thriller, voire le roman d'aventures alors que Merrion s'emploie à découvrir qui se cache derrière le culte local, et surtout à quoi ce dernier sert vraiment de paravent. Merrion n'est pas un personnage particulièrement fascinant dans ce premier tome bien que son aspect cœur d’artichaut change un peu des limiers purement cérébraux ou à peine défini écrits par certains des confrères et consœurs de Burton. De plus, l'inspecteur Young, une fois qu'il a appelé Merrion à l'aide, ne reste pas passif ou seulement à son service mais continue de bosser de son côté et fait des découvertes utiles.

The Secret of High Eldersham est léger, bien mené. S'il ne donne pas envie de se jeter au plus vite sur les enquêtes suivantes de Merrion, le roman permet de passer un très agréable moment.