Dorothy accepte de conduire l'Homme hirsute, un vagabond, à la ville la plus proche mais ils se retrouvent devant une croisée des chemins inédites. Empruntant la septième route, ils rencontrent en chemin un petit garçon et une jeune fille aussi perdus qu'eux.

Une fois n'est pas coutume, les éléments n'ont pas besoin de se déchaîner pour amener Dorothy au Pays d'Oz. On comprendra d'ailleurs la raison de cette incongruité plus tard. Au rayon des incongruités que l'on n'explique pas, une confirmation: contrairement aux autres animaux de notre monde qui trouvent la parole une fois transportés dans un univers fantastique, Toto continue d'aboyer. Doit-on y voir le signe d'une grande sagesse ou d'une grande bêtise, mystère, personne ne s'en formalise en tout cas.

Encore une fois, Baum débute par une préface où il explique que le courrier de ses petit lecteurs l'a incité à revenir en Oz, tout en mentionnant d'autres livres qui visiblement ne les intéressent pas. On ne sent pas l'amertume poindre mais tout de même, de là à se dire qu'il aimerait bien précipiter Dorothy du haut d'une chute d'eau durant une lutte avec son ennemie mortelle inventée pour l'occasion mais qu'il a déjà compris que cela ne suffirait pas pour que les fans passent à autre chose, il n'y a qu'un pas.

Les aventures que vivent Dorothy et ses nouveaux amis répondent à une formule simple: de nouveaux lieux (cette fois une ville de Renards et une autre d'Ânes, pas méchants mais aux initiatives malheureuses), des petits ennuis vite réglés, des personnages sympathiques mais un peu neuneus comme Button-Bright (et une Dorothy dont la franchise frise par moment l'impolitesse) et finalement, cette fois-ci très peu d'enjeu puisque l'on rejoint vite la Cité d'Émeraude pour fêter l'anniversaire d'Ozma. Les derniers chapitres sont entièrement consacrés à la description des invités et des festivités avant que tout le monde rentre chez soi, sans nouveaux problèmes qui se lèvent. Encore qu'Ozma se fait offrir un diadème aux diamants enchâssés dans du radium. Au revoir Ozma, on t'aimait bien.

On sent plus que jamais une série de romans écrite en fonction des désirs des jeunes lecteurs que L. Frank Baum ne veut pas décevoir mais à qui il n'a pas toujours des choses intéressantes à raconter. À peine au premier tiers du cycle, il faut espérer que la suite sera un peu plus inspirée.