Le détective privé Karim Washington enquête sur la disparition d'une jeune femme, Michelle. Une piste le conduit à une certaine Nina Azarova, internée dans une institution où exerce le mystérieux Dr "Hap" Percy.

Cette deuxième saison de The OA n'a pas été sans m'évoquer celle de Dark récemment visionnée. Pas seulement parce qu'elles sont toutes les deux diffusées par Netflix et s'ouvrent sur un générique kaléidoscopique. Après une première saison intrigante mais qui pouvait laisser craindre que leurs scénaristes respectifs ne sachent pas exactement où ils vont ou comment y aller et que l'on s'expose donc de plus en plus à des mystères empilés sur des énigmes reposant sur des scènes absconses, la nouvelle salve d'épisodes réussit à la fois à rassurer en ouvrant vers un univers bien plus vaste tout en restant maîtrisé. Et pourtant, dans le cas de The OA en particulier, cela n'était pas une mince affaire.

La première saison démarrait sur une situation que l'on commençait à un peu trop croiser dans les fictions policières après la vague des disparitions ou des meurtres d'enfants: leur réapparition, avec bien sûr la question de ce qui leur était arrivé, et s'il ne s'agit pas d'imposteur. The OA y ajoutait une dimension fantastique, avec des choix radicaux pouvant repousser le spectateur, comme la petite chorégraphie qu'apprennent les personnages. La saison 2 nous fait connaître de nouveaux protagonistes, et Karim est un bon point d'entrée pour se rafraîchir la mémoire sur ce que l'on aurait oublié entre deux saisons et intégrer de nouvelles informations tandis que l'on est désormais de plein pieds dans une intrigue à base de mondes parallèles.

Bien que l'on débute avec des personnages inédits, on retrouve vite ceux que l'on connait, certains déboussolés par leur grand saut d'un monde à l'autre (ou égaux à eux-même, comme Hap) d'autres restés en arrière mais qui ne se tournent pas les pouces pour autant.

Loin de se montrer plus timide, la série offre un grand moment inattendu grâce à une pieuvre, le genre d'idées qui pourrait faire quitter le navire à plus d'un incapable de suspendre son incrédulité plus longtemps, mais qui a marché en ce qui me concerne. La saison s'essouffle néanmoins un brin dans sa deuxième moitié même si on a droit à quelques bouleversements (notamment en ce qui concerne Jesse).

Si tout cela parait donc maîtrisé, le dernier épisode se conclut sur une dernière scène qui encore une fois repose sur un très fragile équilibre, puisque l'on prend le risque de briser le quatrième mur.

Il faudra attendre la prochaine saison pour s'assurer que Brit Marling et ses acolytes arriveront à gérer la direction prise, mais puisque jusque-là, l'audace (ou la prétention, diront les détracteurs) a plutôt payé, prenons le pari de leur faire confiance.