Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Celle qui a tous les dons
Mélanie et ses camarades de classe suivent avec passion les cours de Mlle Justineau, dans une base secrète à l'abri d'un monde extérieur dévasté. Mais la jeune fille et ses amis restent solidement attachés à leur siège durant la classe, et ne retournent à leurs quartiers que sous escorte militaire, des fois que la faim les prendrait.

En règle générale, je préfère lire un livre avant de voir son adaptation. Je sais que c'est souvent le contraire car dans le cas inverse on est parfois déçu de l'absence de certains passages, de la manière dont ils sont retranscrits ou des distances prises par rapport à l'original, mais de mon côté, j'aime bien voir quels choix sont faits, surtout quand quelque chose passe à l'écrit mais n'est pas transposable tel quel à l'écran, et comprendre pourquoi on a préféré changer tel ou tel élément, quitte à ne pas être d'accord avec cette option. En revanche, quand je lis le livre après, surtout si l'adaptation est fidèle, j'ai tendance à m'ennuyer un peu, le film ou la série m'imposant en plus des images que j'ai du mal à chasser.

Je ne me suis pas ennuyée à la lecture de Celle qui a tous les dons malgré le visionnage du film de Colm McCarthy, et pourtant il est fidèle, après tout son auteur, M.R. Carey, a aussi développé le scénario de la version pour grand écran. Mais j'avais beau lire que Mélanie était pâle et blonde et Mlle Justineau noire, difficile d'enlever de ma tête l'inverse et les visages de Sennia Nanua et Gemma Aterton, par exemple.

On suit donc Mélanie, innocente et intelligente fillette qui se découvre un goût pour la chair humaine qu'elle a dû mal à contrôler alors que le monde qu'elle connait s'écroule autour d'elle: pourquoi est-elle différente non seulement des adultes en charge d'elle, mais aussi des affams décérébrés qui ne sont contrôlés que par leur appétit et complètement lymphatique le reste du temps? Sa confiance envers Mlle Justineau est touchante, et celle-ci est également intéressante, partagée entre son affection pour son élève et son rôle dans les recherches de Caroline Caldwell, scientifique persuadée qu'elle peut sauver l'humanité, mais dont le comportement en est généralement dépourvu et qui ne perçoit pas celle présente chez ses cobayes.

Les différents personnages posent d'ailleurs chacun à leur manière la question de ce que signifie être humain: Parks est tout d'abord présenté comme une brute sans états d'âme avant de prouver être plus complexe et sympathique, idéalisée par Mélanie Mlle Justineau cache des actions peu reluisantes tout en se persuadant de valoir mieux que Parks et Caldwell, on croise des cureurs (absents du film) qui survivent dans la nature par la violence en utilisant les zombies contre leurs propres congénères, et Mélanie finit par poser la question de l'avenir de l'espèce humaine en général: faut-il la sauver telle qu'elle est, à tout prix, ou accepter sa disparition pour laisser place à quelque chose de nouveau, sans que ce soit la fin du monde pour autant, juste une évolution?

Si le style, efficace, n'est pas toujours beau (les passages du point de vue de Parks sont un peu caricaturaux), Celle qui a tous les dons offre une galerie de beaux personnages, et n'hésite pas à apporter une réponse radicale aux questions soulevées par l'histoire.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 14 Juillet 2019, 19:53bouillonnant dans le chaudron "Littérature".