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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Mill
En 1832, Esther Price, une jeune orpheline, travaille à une filature de coton appartenant à la famille Greg. Les conditions de travail sont extrêmement durs pour un salaire de misère. L'arrivée d'un nouveau mécanicien pourrait fire bouger les choses.

Créée par John Fay, cette série de 10 épisodes répartis sur deux saisons et diffusée sur Channel 4 explore la vie des ouvriers du nord de l'Angleterre dans le courant du XIXe siècle. Contrairement à North and South, l'adaptation du roman d'Elizabeth Gaskell, qui se déroulait dans le même milieu on ne centre pas l'intrigue sur des personnages issus de la bourgeoisie qui côtoient des travailleurs, on a plutôt la dynamique inverse avec les ouvriers et les ouvrières confrontés à l'occasion à la famille Greg.

On ne cache rien des difficultés de l'époque, au point que dans les cinq premières minutes on a droit au contremaître abusant de son pouvoir sur une jeune ouvrière et à l'inévitable accident à base de main prise dans une machine.

Un des points forts de la série est de montrer des personnages complexes et ce des deux côtés de la barrière. Les Greg, en particulier la matriarche, se piquent de faire preuve de charité et d'être à l'écoute de leurs employés et se montrent parfois plus bienveillants que les contremaîtres mais cela ne va pas sans hypocrisie, s'émouvant devant le récit d'une ancienne esclave sans pour autant libérer ce qu'ils possèdent outre-Atlantique, sous prétexte qu'il sera sans doute plus profitable d'attendre les indemnités quand l'abolition viendra que de les libérer et vendre la propriété. Leur argument récurrent pour contrer la moindre revendication sociale étant qu'il ne faut pas que leurs usines fassent faillite car le gagne-pain de bien des gens, ce qui ne ferait qu'empirer la situation. Néanmoins, ils ne sont pas non plus tout le temps inaccessibles.

Côté ouvriers, on a quelques personnages attachants, en particulier Esther Price, la forte tête qui ne se laisse pas faire (mais dont on souhaite par moment qu'elle se calme et écoute plutôt que de toujours faire des remarques, ou Daniel Bate, mécanicien et syndicaliste plein de bonne volonté mais pas toujours aussi efficace qu'il le voudrait (on aborde également le fait qu'à l'époque, les syndicats étaient réservés aux hommes blancs). Chez eux non plus tout n'est pas tout blanc ou tout noir et la saison 2verra notamment arriver le personnage de Patience qui brutalise ses collègues plus impressionnables ou John Howlett, ancien fermier venu du sud pour devenir contremaître et pour qui il faut travailler dur sans faire d'histoire, quand bien même sa propre famille souffre autant des conditions de travail que les ouvriers sous sa responsabilité.

Inutile de dire que malgré quelques pointe d'espoir ici et là, l'ensemble est sombre et franchement cruel par moment. Hélas, la série n'a pas été renouvelée pour une troisième saison et se termine en queue de poissons, laissant certaines intrigues (en particulier celle de Peter), sans vraie conclusion.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 22 Juillet 2016, 17:28bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".