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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Many Saints of Newark
--> Une histoire des Soprano
En 1967 à Newark, Dickie Moltisanti est membre du clan mafieux DiMeo. Son jeune neveu, Tony Soprano, est en admiration devant lui. Alors que des émeutes raciales se déclenchent dans la ville, Dickie tombe amoureux de la nouvelle épouse de son père, Giuseppina.

Il y a plusieurs approches pour tirer un film d'une série télévisée: l'adaptation où l'on reprend les personnages et le thème avec un casting totalement différent, ce que l'on fait généralement quand la série de base est achevée depuis quelques décennies. Le "super-épisode", une histoire bénéficiant de plus de temps et de moyens mais qui s'inscrit dans la continuité, avec souvent une volonté pas toujours concrétisée de plaire aux fans comme aux néophytes. Ou encore la conclusion, habituellement quand une série a été annulée avant son terme mais que le showrunner a réussi à gratter de quoi tourner un épilogue. Près de quinze ans après la fin des Soprano, fin trop délibérément ambiguë pour qu'on envisage une suite sans lui faire perdre tout son intérêt, David Chase est revenu vers Tony et son entourage pour un long-métrage en forme de préquelle, où Mike Gandolfini, fils du regretté James, reprendrait le rôle du futur boss.

Ce n'est pourtant pas vraiment Tony Soprano qui intéresse Chase ici mais Dickie Moltisanti, père de Christopher (narrateur du film depuis l'au-delà), souvent évoqué dans la série mais jamais montré. Le scénario se penche aussi sur les tensions raciales de l'époque, en dépeignant les émeutes de 1967 et à travers le personnage d'Harold, malfrat employé par la famille DiMeo qui rêve d'indépendance. En résulte un film choral, où l'on retrouve des scènes évoquées dans les épisodes de la série ou retournées pour l'occasion (l'arrestation de Johnny Boy, ce dernier tirant dans la chevelure de sa femme, agacé par ses discours...) mais surtout du neuf puisque l'on se penche sur un personnage finalement toujours resté dans l'ombre et connu à travers les propos des autres.

Pour un spectateur n'ayant jamais vu la série, le film s'avère facile à suivre mais on peut se demander s'il présente un grand intérêt, surtout si on l'aborde en tant que film de mafia: il n'y a pas de plus-value à reconnaitre des personnages appréciés avec quelques décennies de moins et le scénario peut paraître trop léger bien que la peinture de Newark à la fin des années 60 puisse rendre curieux. Pour les fans, c'est plus compliqué. On retrouve certes avec plaisir ce petit monde mais en moins de deux heures on n'a évidemment pas les mêmes développements offerts par une saison et certains passages font trop forcés (l'incident entre Johnny et Livia évoqué plus haut, bébé Christopher qui pleure dès que Tony l'approche... En revanche, les scènes en marge des enterrements sont toujours amusantes). On pourra aussi être déçu que l'histoire se focalise sur Dickie plutôt que Tony.

L'interprétation est en demi-teinte. Alessandro Nivola porte une bonne partie du film dans le rôle de Dickie, feu Ray Liotta a un double-rôle remarqué et Mike Gandolfini, au-delà de sa ressemblance certaine avec son paternel, joue juste. Le reste est inégal, Corey Stoll campe un oncle Junior un peu trop fade par rapport à celui de Dominic Chianesi tandis que John Magaro tombe totalement dans l'imitation pour jouer Silvio Dante. Certes, les mimiques sont bien reproduites mais cela sonne presque comme la parodie d'un personnage déjà à la limite de la parodie. Vera Farmiga, en revanche, trouve un juste équilibre en reprenant quelques expressions et la gestuelle de Nancy Marchand sans exagération.

Le pari de faire revivre brièvement les Soprano était risqué et ne pouvait finalement que générer la déception, d'autant que David Chase n'a pas vraiment orienté son intrigue dans une direction attendue. Pris comme une chronique d'une famille un peu spéciale dans le New York des années 60, The Many Saints of Newark n'est pas désagréable, tout en restant frustrant.
potion préparée par Zakath Nath, le Mardi 9 Août 2022, 12:19bouillonnant dans le chaudron "Films".