Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Troll Hunter
Trois étudiants norvégiens suivent un mystérieux personnage qu'ils prennent pour un braconnier, pensant tenir un sujet de documentaire intéressant. L'homme finit par leur confier la vérité, bien plus extraordinaire: il chasse les Trolls pour le compte du gouvernement. Les jeunes gens décident de le suivre au quotidien, à leurs risques et périls.

Le found-footage est un procédé qui se veut immersif mais derrière le concept séduisant, on se heurte souvent aux mêmes défauts: le style caméra au poing ou amatrice justifié par l'approche donne souvent des films assez laids et en apparence ou en réalité peu soignés (The Medium récemment étant une exception notable), sert de cache-misère quand il n'y a en fait pas grand chose à filmer et le pseudo-réalisme n'arrive pas toujours à justifier que les protagonistes filment même quand ils devraient occuper leurs deux mains à leur propre survie. Ainsi, pour quelques films qui exploitent intelligemment le principe, on a beaucoup de métrages sans intérêt surfant sur une mode et l'avantage d'un petit budget. Heureusement, Troll Hunter se classe dans la première catégorie.

L'habileté du film d'André Øvredal est d'utiliser un format dans l'air du temps tout en plongeant dans les légendes scandinaves: les fjords sont embrumés et mystérieux à souhait et les trolls, quand ils font leur apparition, ont une esthétique proche des vieux livres de contes ou des illustrations de livres comme Les Gnomes de Huygen Wil. Le réalisateur s'est principalement basé sur les contes d'Asbjørnsen et Moe compilés au XIXe siècle. À cet aspect très traditionnel on mêle explications scientifiques sur certains points de la biologie des créatures comme leur calcification à la lumière et l'arsenal d'Hans pour leur venir à bout tient beaucoup du système D, comme on peut l'attendre d'un homme très peu payé par l'État pour un travail pourtant indispensable.

Le film ne manque pas d'humour notamment quand il faut dissimuler les attaques de trolls en accusant les ours. Encore faut-il qu'ils soient de la région ou que le fonctionnaire chargé d'imiter leurs traces ne s'emmêle pas dans ses fausses pattes. Le ton est également incisif. Le jeune Thomas insiste pour présenter Hans comme un héros national mais ce dernier n'est pas dupe: il fait un sale boulot en abattant des créatures dont le territoire se réduit suite à l'urbanisation, des prédateurs certes mais plus bêtes que méchants et dont la chasse n'a rien de glorieux. On n'en tremble pas moins pour les personnages à chaque confrontation, les Trolls ont différentes morphologies (le premier est d'ailleurs très impressionnant) mais sont tous redoutables.

On n'évite pas totalement les écueils classiques du found-footage. Si le personnage d'Hans laisse transparaitre quelques nuances dans la vision de son métier ingrat, les jeunes apprentis-journalistes ne sont guère développés et avant tout là pour servir de guides au spectateur ou d'éventuelles victimes. Comme on doit continuer de filmer quoiqu'il arrive, on perd peu de temps à déplorer la perte d'un caméraman pour amener une remplaçante qui ne s'étonnera pas de ce qu'elle verra (on peut supposer que ses amis lui ont montré les rush de ce qu'ils avaient déjà filmé pendant que la caméra ne tournait pas, certes).

Troll Hunter n'en reste pas moins un film habile et malin qui démontre qu'avec de l'astuce et de la compétence, on peut continuer d'exploiter un concept trop souvent utilisé de manière paresseuse.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 8 Août 2022, 23:50bouillonnant dans le chaudron "Films".