Catastrophe dans la Cité d'Émeraude: la princesse Ozma a disparu, tout comme son miroir magique permettant de voir tout ce qui se passe en Oz et au-delà. Dorothy et ses amis partent à sa recherche tandis que dans la contrée de Yip, la cuisinière Cayke est bien malheureuse car sa casserole enchantée lui a été dérobée. En compagnie d'un homme-crapaud respecté dans sa communauté, elle se lance également dans une quête pour la récupérer.

Pour ce onzième opus du cycle d'Oz, L. Frank Baum se base sur une idée soumise par une lectrice de onze ans: si Ozma disparaissait ou était blessée, tout le monde en serait fort désolé. Le potentiel était visiblement plus perceptible que dans d'autres suggestions de ses jeunes fans, Baum, toujours diplomate, se contentant de dire qu'elles ne sont pas toutes réalisables. Or donc, la princesse disparait un beau matin, elle est impossible à localiser car on a aussi volé son miroir magique et pour une fois, on met Glinda hors-jeu d'entrée car elle s'est également fait dérober son livre décrivant tout ce qui se passe en Oz. Cela fait bien plaisir, les héros devront se débrouiller sans espoir qu'elle arrive au dernier moment sauver la mise et les voilà partis. Une troupe un peu trop nombreuse pour que chacun soit vraiment indispensable (Hank la Mule, par exemple, ou Toto ici intarissable mais qui à part se plaindre que son grognement a aussi été chouravé, ne sert pas à grand chose).

Parallèlement, on découvre les Yips: Cayke la cuisinière à la recherche de sa casserole magique qui lui permet de faire des cookies délicieux (mais comme tout le monde aime Ozma, pas pour manifester) et un homme-crapaud au savoir extraordinaire pour quelqu'un de son espèce, ce qui lui vaut considération de son entourage alors qu'il n'est pas du tout aussi sage qu'il se targue de l'être. C'est le personnage qui aura droit à une évolution en admettant à Cayke qui l'admire son imposture avant de se rattraper, un parcours un peu plus soigné que celui du Magicien en son temps. En chemin, on rencontrera quelques nouveaux peuples, dont des ours en peluche colorés fort sympathiques. Avec en face un antagoniste capable de dérober ses objets magiques à Glinda, la partie ne semble pas gagnée d'avance et il donne quelques fils à retordre aux héros avant que Dorothy n'y mette bon ordre grâce à l'artefact qu'il n'a pas pensé à voler. À partir de là, c'est plié.

Alors que le cycle s'installait un peu trop dans la facilité et la légèreté, cela fait deux ou trois tomes que L. Frank Baum injecte un peu plus de suspense. Toutes proportions gardées, on ne tremble jamais pour personne et on reste dans un univers gentillet mais il tient le cap bien qu'il ne cache pas écrire sur commande.