Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Perry Mason, saison 2
Quelques mois après le retentissant procès d'Emily Dodson, Perry Mason se consacre à des affaires civiles. Lorsque l'héritier d'une riche famille est assassiné et que deux jeunes mexicains sont accusés du crime, il accepte cependant de les défendre.

Destinée à être une mini-série, la première saison de Perry Mason formule HBO avait suffisamment séduite pour avoir droit à une suite. Il aura fallu patienter trois bonnes années en se demandant si ce renouvellement-surprise était une bonne idée. La remise au goût du jour avait pour ambition de nous montrer les débuts de Perry Mason, détective fripé se transformant en avocat émérite, ce qu'il devenait à l'issue du dernier épisode. Au premier abord, la préquelle était terminée et n'allait-on pas y perdre à le voir désormais bien installé? Dès le début de cette nouvelle fournée d'épisodes, on réalise qu'il y a encore du chemin à parcourir. Perry était parvenu à faire libérer Emily Dodson mais le fils de cette dernière était toujours mort et l'on découvre vite qu'elle n'a pu longtemps entretenir le mensonge entourant le bambin qu'on lui a mis dans les bras pour le remplacer. N'osant plus plaider une affaire relevant du pénal pour voir ses maigres victoires se changer en défaite, Perry en est réduit à aider un gérant de supérette imbuvable à ruiner ses concurrents (gérant incarné par un Sean Astin aux antipodes de son Sam Gamegie).

Della Street, ignorant les raisons des tourments de son associé, tient tant bien que mal la baraque et se laisse séduire par une audacieuse inconnue; Paul Drake, faute de pouvoir mettre à leur service ses talents de détective, doit emménager chez son beau-frère et accepter les petits boulots qu'on lui soumet tandis que Pete Strickland, passé du côté du procureur Hamilton Burger, n'est guère satisfait de son lot non plus. En somme tout le monde est à côté de ses pompes et une nouvelle affaire pourrait bien les remettre en selle... ou les enterrer bien plus profond. C'est dans ces circonstances qu'un bon à rien de bonne famille aux habitudes troubles est retrouvé une balle dans l’œil, et les principaux suspects sont deux frères d'origine mexicaine habitant un hooverville. Comme la première saison, l'enquête permettra d'explorer diverses strates de la société du Los Angeles des années 30: on y évoque notamment la destruction d'un quartier latino au profit de la construction d'un stade de baseball. Avec un peu d'avance, c'est la Bataille du Ravin de Chavez que James Ellroy abordait aussi dans Le Quatuor de Los Angeles.

Il y a d'ailleurs un peu de James Ellroy dans l'ambiance, en tout de même moins glauque. Néanmoins, on y trouve le même Los Angeles où le soleil n'écrase pas les turpitudes et les magouilles des plus riches tandis que les démunis ne sont pas aussi innocents qu'on le voudrait, compliquant ainsi la tâche du brave Perry Mason. Ce dernier et son équipe vont devoir faire quelques entorses à la loi pour faire prévaloir la justice. Ils vont recroiser en chemin le flic corrompu Holcombe, ainsi que le père de la victime, riche homme d'affaires sans scrupules et sa rivale qui se prend de sympathie pour Della. L'intrigue est encore une fois pleine de méandres avant de s'éclaircir petit à petit. Si l'on peut deviner qui est derrière le meurtre, non parce que les indices sont évidents mais dans la place que prend le personnage dans l'histoire (souvent présent mais à la périphérie), le suspense tient jusqu'au dernier épisode: Perry pourra-t-il sauver ses clients ou tout du moins limiter les dégâts? Un acquittement signifiera-t-il une fin heureuse alors qu'on a vu avec Emily que ce n'était pas toujours le cas? Les coéquipiers de Perry vont-ils tenir également le choc?

Les personnages sont toujours aussi complexes et solidement incarnés. Matthew Rhys, Juliet Rylance, Chris Chalk, Shea Wigham et Justin Kirk notamment sont impeccables (dommage que Veronica Falcon ne fasse qu'une petite apparition et Gretchen Mol n'est pas vraiment surexploitée). Au rang des nouveaux venus, pas de fausses notes non plus notamment Paul Raci en notable implacable et louche, Hope Davis en mécène tout aussi redoutable à sa manière ou encore Katherine Waterston en institutrice compréhensive mais au passé mystérieux. En fait le moindre second rôle est très crédible (il y a même Damian O'Hare dans un bref rôle, okay, tout le monde s'en fiche sauf moi) et le casting, comme c'est souvent le cas sur les séries de la chaîne, ne contient pas de fausse note tandis que la reconstitution de l'époque est particulièrement soignée.

Loin d'étirer la sauce plus que de raison, cette deuxième saison de Perry Mason creuse et malmène un peu plus les personnages au cours d'une intrigue aux ramifications multiples, le tout avec une allure classieuse.
potion préparée par Zakath Nath, le Mercredi 26 Avril 2023, 17:26bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".