Jarden, petite ville paisible du Texas, est sortie de l'anonymat car aucun de ses habitants n'a disparu lorsque 2% de l'humanité s'est évaporée. Du monde entier viennent des gens en quête de réponses, de miracles ou de protection. D'anciens habitants de Mapleton tels que Matt, Kevin ou encore Nora y emménagent, mais ils n'y trouveront pas forcément la paix souhaitée.

Déconcertante pourrait être le premier mot venant à l'esprit devant cette deuxième saison de The Leftovers, qui se détache du roman d'origine couvert par la première pour voler de ses propres ailes. Déconcertante à l'image de sa séquence d'ouverture dont on ne perçoit pas d'emblée le rapport avec le reste mais qui n'en demeure pas moins forte. Changement de générique, changement de lieu, et une bonne partie du casting est remplacée dans la foulée, Jarden (ou Miracle) ayant ses propres habitants à découvrir tandis que tous les protagonistes déjà connus ne sont pas du voyage.

Le premier épisode va principalement s'attacher à la famille Murphy dont les Garvey vont devenir voisins, famille en apparence heureuse mais qui cache de grosses blessures. Cette introduction pose de nouvelles questions, mais à l'instar de la saison 1, on trouvera des réponses à la plupart d'entre elles et pour ce qui est des autres, une part de mystère est admise sans que cela paraisse une facilité destinée à cacher que l'on ne sait pas du tout où l'on va et se permettre tous les trous dans le scénario possible.

La narration est davantage éclatée, avec plus d'épisodes centrés sur un personnage en particulier, ou de flashbacks pour montrer comment nos vielles connaissances convergent vers Jarden. Cependant, cela ne nuit pas au rythme général en faisant piétiner l'intrigue principale et encore une fois, la distribution, la réalisation et la musique sont impeccables.

La réussite de l'écriture des personnages et de leur interprétation évite de faire tomber la série dans l'écueil des intrigues alambiquées mais émotionnellement vides et les scènes poignantes ne manquent pas (l'épisode sur Matt, le dernier échange entre Kevin et Patti...). Le choix du lieu permet également des moments intéressants, avec cette ville coupée du reste du monde, où seule une poignée de privilégiés peut emménager, et que l'on ne peut visiter que sous conditions, avec une résolution dans le dernier épisode qui pour être logique n'en est pas moins soigneusement amenée.

Loin de démériter après la première saison, ces dix nouveaux épisodes développent de nouvelles idées sur les réactions possibles liées aux disparitions et offrent à nouveau une belle galerie de personnages bien campés. Si le dernier épisode pourrait presque conclure la série, le fait qu'il y en ait encore à découvrir est alléchant s'ils sont du même tonneau.