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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Last Kingdom: Sept rois doivent mourir
À la mort du roi Edward, son fils et successeur désigné Æthelstan est d'emblée menacé, par son demi-frère Ælfweard dans le Wessex et par le Danois Anlaf plus au nord. Uhtred, désormais seigneur de Bebbanburg, s'est engagé à protéger Æthelstan et ses droits au trône mais le jeune roi devient vite tyrannique.

À l'issue de la cinquième saison de The Last Kingdom, Uhtred fils d'Uhtred regagnait enfin son fief de Bebbanburg après une épique bataille durement gagnée. Une bonne base pour un adieu mais il restait encore des tomes des Chroniques saxonnes de Bernard Cornwell à couvrir, aussi un long-métrage a bientôt été annoncé. Edward, avec qui Uhtred avait entretenu des rapports difficiles, comme avec son prédécesseur, meurt dans les premières minutes d'un film qui annonce dès son titre que "sept rois doivent mourir". Prophétie proférée par Ingrith, compagne de Finan qui annonce également à ce dernier qu'il va perdre sa bien-aimée et comme toutes les prophéties, c'est vague: sept rois doivent mourir mais vont-ils pour autant le faire? Et sept rois doivent mourir pour quelle raison, en fait? Quoiqu'il en soit, on nous en présente rapidement une poignée et quand ceux-ci se réunissent, on s'imagine facilement verser dans l'épisode de Kaamelott du Livre III où l'on voyait Arthur accueillir Loth, Ketchatar, Hoël, Calogrenant et Leodagan...

Il n'y a pourtant pas de quoi rire car on part en fait dans une direction classique: un envahisseur danois, des parents ambitieux, un jeune roi très religieux et sous mauvaise influence... Uhtred a vieilli cependant quoique cela ne se voit guère sur le visage de son interprète et il est plus raisonnable et moins ombrageux qu'à ses débuts. Aux provocations et à la paranoïa d'Æthelstan, il va faire montre d'une loyauté à toute épreuve et repérer très vite où se situe le vrai ennemi, jusqu'à ce que les camps en présence se livrent une bataille aussi déséquilibrée que décisive. C'est donc un plaisir de se retrouver une dernière fois en territoire familier mais ce plaisir est tempéré par quelques inconvénients.

Pas de saison complète en effet, pourtant on couvre en moins de deux heures trois romans là où la série en faisait autant en huit ou dix épisodes. Cela se ressent, notamment dans le traitement du personnage de la fille d'Anlaf, dont le rôle d'espionne annoncée au début semble finalement bien limité ou le développement éclair d'Æthelstan et sa relation avec Ingilmundr, fourbe typique mais qui a droit à une sortie étonnamment émouvante puisque faute de nuances précédemment posées elle parait sortie de nulle part. Les films qui découlent de séries, quand ils sont destinés à une sortie sur grand écran, bénéficient souvent de moyens supplémentaires histoire que le changement de format se justifie visuellement, avec une plus grande ampleur. Ce n'est pas le cas ici, on est dans la lignée esthétique des cinq saisons qui ont précédé, avec une jolie campagne hivernale et une bataille finale prenante mais pas plus inventive que d'habitude. La réalisation a été confié à Edward Bazalgette qui avait déjà travaillé sur la série ainsi que sur Poldark, donc quelqu'un qui sait au moins mettre de beaux paysages en valeur.

Les acteurs, quant à eux, sont bien rodés dans leur rôle et les nouveaux venus, notamment Pekka Strang dans le rôle d'Anlaf ou Laurie Davidson dans celui d'Ingilmundr, font bien le job mais la brièveté de l'intrigue ne leur permet pas de s'établir aussi bien que leurs prédécesseurs, soit en vilains complexes, soit en êtres détestables dont on goûtera la défaite avec délice. On a peu le temps de connaître Osbert, fils d'Uhtred, de creuser sa relation avec Edmund, ou de passer du temps avec eux lorsqu'ils sont otages. On sent encore une fois des sous-intrigues qu'une pleine saison aurait pu développer à leur juste valeur mais qui restent ici à l'arrière-plan.

Sept rois doivent mourir peut donc frustrer quand on voit les éléments posés être expédiés en moins de deux heures. Il ne faut sans doute pas en attendre plus qu'une coda qui sait se montrer touchante dans ses derrières minutes après une dernière saison qui terminait la série sur une bonne note. Le film n'en est pas une fausse mais il n'est pas non plus indispensable.
potion préparée par Zakath Nath, le Lundi 17 Avril 2023, 18:11bouillonnant dans le chaudron "Films".