Vingt ans après que les Augures devenus tyranniques aient été renversés, les Talentés, dotés de pouvoirs magiques, sont instruits dans des écoles soigneusement contrôlées. Davian est l'un d'eux bien qu'il n'arrive pas à manipuler l'Essence, la source de ses pouvoirs. Il fuit l'école en compagnie de son ami Wirr et découvre que son pays, Andarra, est menacé par un ancien ennemi.

Peut-on encore faire de la fantasy à base d'adolescent doté de pouvoirs jeté sur les routes d'un univers médiéval, de prince incognito, de sombres menaces qui se réveillent, alors que le XXIe siècle est bien entamé? Oui, encore heureux. Néanmoins, ce premier tome de La Trilogie de Licanius démontre que c'est plus facile à dire qu'à faire. Tout les éléments habituels sont donc là mais la confusion règne alors que l'histoire est pourtant classique. On comprend vaguement les événements importants qui ont eu lieu avant la naissance des héros et qui les condamnent à être méprisés par le peuple et soigneusement contrôlés, au prix d'être transformés en Ombres, parias privés de leurs pouvoirs, mais les Préceptes, comment ils ont pu être mis en place, ne sont pas vraiment clairement dit. On ajoute à cela des protagonistes capables de sauter dans le temps, une foultitude de personnages à retenir alors que les noms pour la plupart ne s'impriment pas et le récit devient vite malaisé à suivre.

Bien sûr, on peut se dire que c'est fait exprès, on livre de nouvelles informations alors que l'on avance mais l'imbroglio général empêche l'intérêt de vraiment se créer pour le parcours des personnages dont on ne retient que les principaux, les secondaires se mélangeant vite tous. Il y a pourtant des points intéressants, comme ces personnages qui apparaissent pour aider Davian mais qui lui cachent des informations et le manipulent avec des intentions plus ou moins bonnes. Cela fait trop peu et rarement une bataille épique comme celle qui clôt le tome n'aura suscité autant d'indifférence. C'est simple, j'en étais au point où je ne savais même plus ce qu'était cette armée aveugle qui attaquait et d'où elle venait. L'auteur, James Islington, a dû le dire mais avec les quelques points importants balancés dans des dialogues entre la poire et le fromage, j'ai dû zapper. Imaginez lire la Bataille de Gouffre de Helm et ne pas comprendre qui sont Les Uruk-Hai et qui les a envoyés pour imaginer ma perplexité.

On reproche souvent aux cycles de fantasy épique d'avoir des premier tome de pure introduction pour poser décors, personnages et enjeux et de mettre du temps à décoller. L'Ombre du Savoir Perdu tombe dans l'excès inverse et aurait probablement bénéficié d'une exposition un peu plus soignée sans pour autant retarder le départ de son personnage à l'aventure. Comme quoi l'équilibre n'est pas simple.