Le caractère d'Henry a radicalement changé depuis son couronnement. Finie, l'époque où il menait une vie de bâton de chaise dans les tavernes, désormais, il dirige le pays avec un sérieux exemplaire. Lorsqu'il demande à la France des duchés qu'il estime lui revenir, la réponse provocatrice du Dauphin le lance sur le sentier de la guerre.

Dernier téléfilm de la série (mais on peut toujours espérer une saison 2 puisqu'il reste quelques pièces historiques sous le coude), c'est peut-être celui auquel j'ai le moins accroché, même si le problème vient peut-être davantage ici de la pièce d'origine (en fait je trouve juste le conflit tellement bête - d'un autre côté c'est sensé être historique - que j'ai eu un peu de mal à me passionner pour ses gens). Contrairement à Henry IV, en tout cas, ici nul problème de rythme, et les acteurs sont toujours au top (quoi que je n'arrive décidément pas à me faire à Paterson Joseph, bien qu'ici il soit relativement sobre -et n'ait pas énormément de répliques de toute façon). On a toute une bande de Français pour jouer les Français, dont Lambert Wilson et Mélanie Thierry (qui m'a agréablement surprise) et ils se tirent fort bien de leur texte.

Cela étant, les contraintes budgétaires se font encore sentir à Azincourt au point que quand Henry apprend que la bataille n'a fait que 25 morts de son côté, on a envie de lui dire d'arrêter de pavoiser, ça doit être les deux-tiers de son armée. Et si la scène où il fait la cour à Katherine est très drôle, on a tout de même l'impression que ça va un peu vite en besogne.

Reste tout de même le texte et la façon dont il est rendu, donc, et de ce côté-là, on n'a vraiment pas à se plaindre (en plus John Hurt fait le chœur). Dans l'ensemble, l'initiative de ces adaptations est une réussite. Bon, allez, même si les Olympiades de la Culture c'était pour marquer le coup avec les Jeux de Londres, il n'y a vraiment pas moyen de nous faire au moins Richard III, maintenant?