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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Crown, saison 2
Alors que le Duc d'Edimbourg s'embarque pour un tour du monde de plusieurs mois, Anthony Eden décide d'intervenir militairement en Égypte suite à la nationalisation du Canal de Suez. Prise entre ses problèmes conjugaux et son gouvernement en crise, la reine aura donc fort à faire.

L'année dernière, The Crown était arrivée en grande pompe sur Netflix et m'avait embarquée dès le premier épisode. Autant dire que j'attendais la deuxième saison avec impatience, mais aussi la crainte qu'elle se révèle moins prenante. Heureusement, elle est tout aussi solide. Néanmoins, est-ce dû à une réalité ou le fait que les premiers épisodes se concentraient sur des intrigues qui m'intéressent moins (la crise conjugale entre Elizabeth et Philip, les amours de Margaret), alors qu'en saison 1 j'avais trouvé la première moitié excellente et la seconde un poil plus inégale, ici c'est l'inverse, tout en appréciant le spectacle et y trouvant toujours quelque chose à en tirer, j'ai trouvé les premiers épisodes moins palpitants et ce n'est vraiment qu'au cinquième épisode que j'ai été de nouveau franchement emballée.

Cette fois-ci, on suit une période qui s'étend de la Crise de Suez à l'Affaire Profumo si l'on se place du point de vue politique, du voyage de cinq mois de Philip à la naissance du prince Edward si l'on suit la famille royale. Encore une fois, le point fort de l'écriture de Peter Morgan est de centrer ces épisodes autour d'un thème fort plutôt que de relater simplement des événements les uns après les autres, ce qui permet de dépasser parfois les personnages sur lesquelles l'intrigue principale se focalise pour ouvrir sur quelque chose de plus vaste. C'est par exemple le cas des épisodes mettant en avant Margaret, qui au-delà de la princesse (personnage auquel je n'accroche guère malgré la qualité de l'interprétation), permet aussi de voir l'évolution des mœurs et l'arrivée des Swinging Sixties.

On perçoit nettement l'évolution d'Elizabeth, qui après avoir réussi à tenir tête à Churchill en saison 1, a désormais l'ascendant sur ses Premiers Ministres, Eden puis MacMillan (Anton Lesser, qui est décidément partout). Alors que la première saison se concentrait principalement sur la difficulté et la nécessité de faire passer la Couronne avant tout désir personnel, la saison 2 insiste davantage sur le besoin pour l'institution et la famille royale de se moderniser, ou tout au moins de s'adapter. On voit d'ailleurs davantage les réactions de la population, alors qu'en saison 1 elle était généralement cantonnée à une foule agitant des petits drapeaux à chaque passage d'un cortège royal, et dont les sentiments vis-à-vis de la Couronne ou du gouvernement n'étaient que rapportés dans des conversations.

Un des meilleurs épisodes est d'ailleurs le cinquième, où après un discours de la reine particulièrement condescendant, elle se fait vivement critiquer et malgré le scandale que cela cause, est bien forcée d'admettre que les reproches ne sont pas infondés et qu'elle doit en tirer les conséquences. L'épisode suivant est aussi un des points forts de la saison. Que Peter Morgan ait écouté les objections formulées sur l'absence de références aux sympathies nazis du Duc de Windsor en saison 1 ou qu'il ait toujours voulu aborder le sujet mais jugeait que cela pouvait parasiter le propos en en parlant plus tôt (le fameux devoir vs plaisir évoqué plus haut), l'épisode 6 traite des dossiers Marburg montrant les liens entre l'ex Edward VIII et le Troisième Reich et n'épargne pas le personnage (toujours joué avec brio par Alex Jennings).

Enfin, l'avant-dernier épisode sort comme l'année dernière du lot. Plutôt que de se contenter d'un simple flash-back sur la jeunesse de Philip histoire d'expliquer son caractère, on met son éducation en parallèle avec celle du prince Charles. On voit les conséquences dramatiques de l'envie de bien faire mêlée à l'incapacité de comprendre que ce qui a été bénéfique pour soi ne l'est pas forcément pour ses enfants s'ils n'ont pas du tout la même personnalité, mais on pose également Lord Mountbatten en mentor de Charles, ce qui sera probablement développé la saison suivante.

Puisqu'on en parle, la saison 3 verra donc un changement intégral de son casting même si seule Olivia Colman a été annoncée pour l'instant, en lieu et place de Claire Foy, et c'est avec regret que l'on quitte toute la troupe qui s'est montrée impeccable, que ce soit la principale ou les seconds rôles venus le temps d'un épisode, d'Anna Chancellor à John Heffernan, mais il n'y a pas de raison que leurs successeurs n'assurent pas à leur manière. Alors que la relation entre Philip et Elizabeth semble enfin apaisée, on explorera sans doute autre chose sur le plan familial (les enfants leur en feront voir...) et sur le plan politique on devrait également avoir de quoi avoir du grain à moudre.

Malgré quelques sous-intrigues plus ou moins passionnantes selon quel personnage capte l'intérêt du spectateur, cette saison 2 de The Crown confirme en tout cas sa grande qualité.

P.S.: comme pour la saison 1 je ferais un recap détaillé de chaque épisode, mais dans quelques mois histoire de réviser avant la saison 3.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 10 Décembre 2017, 14:26bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".