Elizabeth et Philip sont de plus en plus distants l'un envers l'autre. Pendant ce temps, Churchill s'apprête à fêter ses 80 ans et comme la date de son anniversaire coïncide avec celle de l'ouverture du Parlement, les membres de celui-ci décident de lui faire une surprise.
Pour cet avant-dernier épisode, on laisse Margaret de côté pour se concentrer à nouveau sur Churchill et ce n'est pas plus mal. Il n'est pas seul en piste néanmoins et on est en pleine crise conjugale pour le royal couple.
L'épisode débute en 1954, avec deux personnages que nous n'avons pas encore rencontré, ce qui est un peu déconcertant: un certain "Porchey" a rendez-vous avec une jeune femme dans un endroit chic de Londres. On apprend vite qu'il élève des chevaux et qu'il a l'intention de demander son interlocutrice en mariage, ce qu'il fait de manière classique en lui exhibant une grosse bague de fiançailles sous le nez.
Cette demande n'est pas dans déplaire à sa destinataire, mais avant d'accepter, elle aimerait être sûre de quelque chose: elle a entendu dire que Porchey en pinçait pour "elle" et donc avant de dire oui, voudrait l'assurance qu'elle ne se retrouvera pas embarquée dans un ménage à trois. "Elle" c'est évidemment...
Elizabeth II, qui se morfond dans ses appartements tandis que son fêtard de mari rentre une nouvelle fois à pas d'heure.
Porchey, alias Henry George Reginald Molyneux Herbert, baron Porchester et 7e comte de Carnavon, est donc une vieille connaissance de la reine avec qui il partage une passion pour les chevaux. Et c'est tout, assure-t-il à sa fiancée.
Si le nom de Carnavon évoque quelque chose pour vous, c'est normal, le grand-père de Porchey, 5e comte de Carnavon donc, est l'homme qui a financé les fouilles d'Howard Carter en Égypte qui ont abouti à la découverte de la tombe de Toutankhamon, et dont la mort d'une piqûre de moustique infectée a donné lieu à la légende de la malédiction du pharaon.
Les Carnavon, ce sont également les propriétaires de Highclere Castle, la demeure des Grantham dans la série
Downton Abbey. Le monde est petit, ou en tout cas celui de l'aristocratie britannique.
En tout cas, cela suffit à la dame qui accepte de devenir l'épouse de Porchey, et ils sont très heureux. On ne peut pas en dire autant à Buckingham où Elizabeth préfère faire semblant de dormir que de faire une scène à son mari, qui finira sa nuit dans ses propres appartements.
On part ensuite pour Chartwell, le manoir où Churchill se ressource, et où il se consacre à son hobby le plus connu après fumer le cigare: peindre des croûtes, ici la mare derrière chez lui.
Sa femme le rejoint pour lui annoncer une grande nouvelle: puisque son 80e anniversaire tombe en même temps que l'ouverture du Parlement, les membres de celui-ci, en hommage à sa grande carrière, ont décidé qu'un portrait de lui serait dévoilé à l'occasion, et ont choisi un certain Graham Sutherland pour le peindre. Sutherland appartient au courant moderniste, ce qui n'emballe guère Churchill qui trouve que c'est un mouvement bon pour les Allemands et les Italiens qui ont tout à reconstruire, mais en Angleterre, à quoi ça rime de chercher de nouvelles voies quand tout est parfait, on se le demande.
Mais regardez qui voilà? On l'avait laissé aux États-Unis sur le point de se faire ouvrir par des chirurgiens, mais Eden est de retour, et en parfaite santé, assure-t-il. Il a l’œil vif et le poil luisant, rien ne permet de douter qu'il est remis sur pied, frais comme un gardon et prêt à en découdre.
Porchey, lui, reçoit un coup de fil pendant que celle qui est encore sa fiancée barbote dans la salle de bain d'à côté, ce qui me parait inconvenant pour l'époque, mais ce n'est pas l'intérêt. Il a tout de même l'air un peu mal à l'aise à l'idée que sa promise sache qui est au bout du fil, la reine bien entendu. Pourtant leur conversation est des plus professionnelles puisqu'elle concerne un cheval dont Elizabeth est la propriétaire et qu'élève Porchey.
Auréole, tel est le nom du bourrin, est un superbe étalon mais Porchey et Lilibet ne sont pas vraiment d'accord sur comment l'employer au mieux. Pour la reine il doit attaquer de suite en début de course, pas pour Porchey mais Elizabeth obtient gain de cause en faisant remarquer que sa prochaine course sera sur une distance relativement courte, donc la vitesse compte plus que l'endurance (ou un truc comme ça, ils ont l'air de savoir de quoi ils parlent ce qui n'est pas mon cas en matière d'équitation).
À Chartwell, Graham Sutherland arrive pour portraiturer Churchill et il est joué par Stephen Dillane, le Stannis de
Game of Thrones bien qu'il ne s'agisse pas de la seule ligne de son CV (il affrontera encore Churchill dans
Darkest Hour de Joe Wright qui sort bientôt, où il interprète Lord Halifax, par exemple).
Le premier contact n'est pas très chaleureux, principalement parce que Churchill s'inquiète de savoir à quelle sauce il va être mangé: sera-t-il assis, en grand uniforme, avec son cigare ou pas? Lui et Sutherland ont un petit débat sur l'art, Churchill n'est pas ravi d'être représenté de façon trop exacte, mais pour Sutherland, l'exactitude est la vérité. Or pour Churchill, pour la vérité on a la photo, en peinture c'est autre chose, si l'exactitude ne lui plait pas il s'assoit dessus. Quand il représente un paysage, s'il y a une usine dans le champ il ne va pas se soucier de l'inclure, par exemple.
Sutherland, lui, ne se soucie pas de faire dans le beau ou le grandiose, il désire un portrait sans chichis, avec un Churchill assis en costume, et basta. Il prend quelques clichés pour servir de base à ses croquis et en reste là pour cette première séance.
Clementine Churchill est nettement plus convaincue par Sutherland que son époux, il faut dire qu'elle trouve le peintre très à son goût avec son look de brun ténébreux, et le Premier Ministre préfère encore se concentrer sur le programme, une course que le fameux Auréole remporte brillamment.
C'est la liesse en tribune, Elizabeth et Porchey se congratulent, mais Philip lui tire la tronche, il n'apprécie de toute évidence pas que sa femme soit au mieux avec un autre type, et celui-ci en particulier.
Un peu plus tard, la reine et Porchey se retrouvent, toujours pour parler d'Aureole, qui était le favori du père d'Elizabeth bien que tout le monde pensait alors que ce serait le frère aîné qui deviendrait le champion de la famille. Soit George VI avait du flair, soit il s'identifiait au canasson, le mystère reste entier, quoiqu'il en soit la bestiole est au sommet de sa forme. Néanmoins, plutôt que de l'envoyer courir aux USA, Porchey est d'avis de lui faire prendre sa retraite en pleine gloire et de l'utiliser pour la reproduction.
Comme les USA sont évoqués, la conversation dérive sur la fiancée de Porchey qui en est originaire, et Elizabeth s'avère curieuse et avide de la rencontrer, mais Porchey est un peu moins pressé, il craint que la reine ne l'effraie, mais bon, à l'occasion...
Il s'éclipse alors que Margaret arrive et taquine sa sœur de façon bien lourdingue sur le fait que Porchey avait l'habitude de se mourir d'amour pour elle, serait-ce toujours le cas?
Churchill, lui, est en pleine pulsion créatrice dans son atelier quand on lui annonce la visite d'Anthony Eden, mais il ne veut pas le recevoir dans sa remise, on sent bien que cela doit être son sanctuaire, sa forteresse de solitude, bref, hors de question que l'autre y mette ses moustaches, le salon ça ira très bien.
Eden est vraiment tout requinqué parce qu'au lieu de tortiller de sa moustache dans l'ombre ou d'aller voir le monarque dans le dos du Premier Ministre, il attaque direct et sans fioriture: au bout d'un moment, Churchill doit se demander si en s'accrochant au pouvoir, il ne dérange pas plus qu'il n'arrange. Eden, en tout cas, ne se pose pas la question, il sait que Churchill est un boulet pour son parti et le pays, donc s'il lui reste deux sous de jugeote, il devrait démissionner. Bizarrement Churchill le prend mal.
Il estime qu'il s'en ira quand ce sera le moment et Eden lui signale que le moment a eu lieu en 45 quand il a perdu les élections face à Attlee, et s'il est revenu au pouvoir, c'est uniquement parce que les gens pensaient qu'il ne tarderait pas à laisser la place à Eden. Churchill n'est évidemment pas de cet avis, à ses yeux le peuple en avait juste marre du socialisme et le ton monte, jusqu'à ce que Churchill remarque qu'Eden est bien gonflé de lui reprocher de ne plus avoir les épaules pour la tâche quand lui n'est pas vraiment flamboyant physiquement.
Eden sort sa carte Joker, à savoir un certificat de bonne santé, ce qui n'impressionne pas Churchill, après tout Staline en avait un aussi.
Clementine interrompt cet échange d'amabilités en annonçant l'arrivée de Graham Sutherland et Eden bat en retraite, mais ce n'est que partie remise.
Cette fois-ci, Sutherland est venu avec son épouse pour l'aider à préparer son matériel, et Churchill est toujours méfiant. En conséquence il essaie de montrer qu'il s'y connait et d'asseoir sa supériorité sur le peintre qu'il soupçonne de ne pas avoir les compétences pour rendre justice à son auguste personne.
Vous savez peut-être ce que c'est, quand vous avez fait d'une discipline votre métier et qu'un amateur éclairé étale ses connaissances devant vous pas tant pour discuter de sa passion que pour montrer que lui aussi, il sait, et peut-être mieux que vous? C'est exactement ce que fait Churchill en questionnant Sutherland sur le type de crayon ou de papier qu'il utilise, donnant des précisions sur ses propres préféences tandis que son interlocuteur, lui, n'a pas besoin de faire dans la surenchère et donne des réponses très vagues du type qui sait que l'important n'est pas forcément de retenir de tête le grain de tel papier.
Du coup Churchill lui donne un petit avertissement, pour qu'il prenne la mesure de l'enjeu:
"You're not just painting me, you know.
You're painting the Prime Minister of the United Kingdom of Great Britain and Northern Ireland, and everything that great office represents.
Democracy.
Freedom.
The highest ideals of government and leadership.
Just remember that."
Ce n'est toujours pas la franche camaraderie. La franche camaraderie, il faut plutôt la chercher du côté de Porchey et Elizabeth. Le premier a passé la journée à essayer de joindre la reine pour la relancer sur Auréole et le projet de lui faire faire des poulains.
Elizabeth est toujours bottée par le projet, d'autant que même si c'est vulgaire d'en parler, il y a du blé à se faire. Le soir venu, Philip ne partage pas son enthousiasme, même si l'on devine que ce n'est pas vraiment le cheval qui le dérange mais l'éleveur.
Il commence dont à faire des remarques sur la réputation de Dom Juan du père de Porchey, qu'Elizabeth n'écoute que d'une oreille, plus lasse qu'énervée à ce stade, après quoi ce ne sera pas une surprise de voir Philip partir faire la fiesta avec le suspect habituel, Mike Parker.
Chez lui, Churchill décide d'en voir un peu plus de l’œuvre de Sutherland, après l'avoir dénigré on ne sait jamais, ça peut servir de savoir de quoi on parle, et compulse donc un joli bouquin, et son regard s'arrête sur une page en particulier.
Ce qu'il ignore c'est que Sutherland a la même idée de son côté et découvre Churchill sous l'angle de l'artiste-peintre. On ne montre pas les plus moches, c'est gentil.
Lors de la séance suivante, Sutherland aborde le sujet d'une peinture que Churchill a fait de l'étang derrière Chartwell, version antérieure de celle sur laquelle il travaillait en début d'épisode.
Beneath the tranquility and the elegance and the light playing on the surface, I saw honesty and pain, terrible pain.
The framing itself, indicated to me that you wanted us to see something beneath all the muted colors, deep down in the water.
Terrible despair.
Hiding like a Leviathan.
Like a sea monster.
C'est là que je me rend compte (je le savais déjà en fait) que je ne serais jamais critique d'art, je ne suis jamais capable d'aller au-delà de "c'est beau, c'est moche, ça me touche, je ne comprend pas l'intérêt". Mais c'est aussi pour cela que Sutherland est un peintre connu et pas moi.
Pour cacher la gêne que lui procure cette analyse qui touche trop près du but, Churchill se lance à son tour dans un commentaire de l’œuvre de Sutherland qui le troublait la scène précédente et à laquelle il trouve quelque chose de maléfique.
"Oh, cette oeuvre-là? de répondre Sutherland. Oui, je traversais une mauvaise passe, je venais de perdre mon fils en bas-âge".
Malaise.
C'est ça, parle-nous de rejetons morts prématurément, Stannis
Du coup, Churchill se sent un peu mal pour lui et s'ouvre enfin aux confidences. Il a également perdu une fille, Marigold, alors qu'elle était très jeune et il a commencé à peindre la mare un an plus tard, quand il a acheté Chartwell.
Leur tragédie commune et la peinture comme exutoire les rapprochent et cette fois-ci, Churchill est nettement plus chaleureux quand vient l'heure de raccompagner Sutherland (je doute fortement qu'une telle scène ait eu lieu mais il fallait bien qu'un rapport de confiance s'instaure vu comme ça va tourner et ça permet d'en apprendre davantage sur Churchill).
La reine et Porchey avancent aussi dans leur grande œuvre créatrice en franchissant une étape décisive, la sélection de la jument pour ce brave Auréole. Le choix se porte sur une ni trop timide ni trop excitée, avec un pedigree impeccable.
Mais voici venu le grand jour! Churchill fête ses 80 balais et c'est la fête à Downing Street, avec un gigantesque gâteau, on n'attend plus que la vedette pour souffler les bougies.
La vedette, justement, sent bien les 80 balais en question ce matin-là, mais descend vaillamment sous les vivats.
Après quoi, rendez-vous au Parlement où l'on va dévoiler la toile de Sutherland. Churchill commence son discours avec quelques plaisanteries sur le mode "je suis difficile à enterrer", une petite vanne à Sutherland, et personne n'en perd une miette, puisque c'est retransmis à la télévision.
Enfin, tout de même, on a bien ri, mais l'heure tourne, il va bien falloir découvrir le portrait un jour ou l'autre et donc...
Après un petit arrêt, Churchill cache son choc quand il se tourne vers son public et fait mine de prendre la chose avec humour
" A fine, patriotic piece of modern art!"
La reine n'a pas vraiment le cœur à rire, finalement la peinture ne fait qu'illustrer quelque chose dont elle est bien consciente depuis un moment, tout comme le parti de Churchill, et cette fois-ci un bon mot du Premier Ministre ne sauvera pas l'impression donnée.
Quant à Sutherland, il n'a pas pu rater le regard mauvais que Churchill lui a lancé avant de se tourner vers l'assistance, il a bien compris que son travail n'a pas plu, et que ça va chauffer pour ses fesses.
La confrontation ne tarde pas, Sutherland vient à Charwell après avoir appris que Churchill a rejeté cette peinture et aimerait savoir sur quelles bases. Le Premier Ministre, bien remonté, refuse d'appeler une peinture ce qu'il considère comme une humiliation: on le représente d'une façon totalement indigne, c'est une trahison non seulement de la fonction qu'il représente, mais aussi de la confiance que Churchill a accordé au peintre, c'est bien l’œuvre d'un sale gauchiste, en somme.
Évidemment, Sutherland trouve ce jugement totalement injuste. S'il a accepté de peindre Churchill, c'est par admiration pour celui-ci et non pour s'n moquer, il ne faut pas le prendre personnellement, c'est de l'art et en plus la propre femme de Churchill a trouvé les croquis très ressemblants. L'autre refuse d'accepter cet état de fait, et trouve ça tout simplement cruel, ce qui pousse Sutherland à lui dire ce qu'il avait besoin d'entendre depuis un moment (et qu'on a déjà essayé de lui expliquer):
" Age is cruel! If you see decay, it's because there's decay.
If you see frailty, it's because there's frailty.
I can't be blamed for what is.
And I refuse to hide and disguise what I see.
If you're engaged in a fight with something, then it's not with me.
It's with your own blindness."
Il laisse Churchill méditer ces paroles et tire sa révérence, ça a été très plaisant d'avoir Stephen Dillane le temps de cet épisode, en tout cas, merci à lui d'être passé.
Quant à Churchill, il doit se rendre à l'évidence et ça ne fait jamais plaisir.
Le soir, il confie donc à son épouse que Sutherland a raison et décide que la coupe est pleine, il ne peut plus continuer comme ça. On a vu dès le premier épisode que Clementine n'était pas du tout chaude pour ce nouveau mandat, mais elle s'abstient d'ouvrir le champagne devant lui et se contente d'être à l'écoute, cette femme mérite d'être décorée parce que ça n'a pas dû être facile tous les jours de vivre avec un engin pareil.
Churchill présente alors sa démission à la reine, qui l'accepte, bien qu'elle lui assure qu'il va beaucoup lui manquer... tout en avouant que c'est plutôt un soulagement et qu'il y a des fois où elle aurait espéré qu'il le fasse plus tôt. Et elle réalise l'exploit de dire ça d'un ton qui parait fort diplomate et d'un grand réconfort. C'est tout un art.
Churchill quitte donc Buckingham après son dernier entretien privé avec Elizabeth II, et prend enfin sa retraite, tandis que son successeur arrive dans la foulée. Et fair-play, Churchill descend de voiture pour lui serrer la main et lui confier on ne saura pas quoi.
Plus tard, Elizabeth se promène en compagnie de sa mère et lui dit qu'elle aimerait faire quelque chose pour Churchill, le portrait a fait un flop et tout de même, ce n'était pas le premier venu, elle a envie d'un geste particulier pour saluer son départ. La Queen Mum lui suggère d'organiser un dîner, non pas au Palais mais à Downing Street, que la reine se déplace pour lui plutôt que l'inverse, c'est une marque de faveur à nulle autre pareille. L'idée sied à sa fille qui dit qu'elle demandera à Philip. "Non, tu le diras à Philip" corrige sa mère, et je n'ai pas eu l'occasion de le dire cette saison, et je ne le redirais probablement pas de sitôt mais pour le coup, bravo Queen Mum!
Bon, Churchill, Eden, c'est bien gentil tout ça, mais on perd de vue le centre de cet épisode: les folles aventures d'Auréole. Ça tombe bien, car l'on retrouve la noble bête, pour ce qui sera la seule scène de sexe de toute la saison.
Philip s'est déplacé et gratifie sa femme de commentaires bien lourdingues. Il est également contrarié parce qu'Elizabeth a accordé à Porchey une ligne directe pour qu'il ne passe pas la journée à essayer de la contacter, tandis qu'on l'a refusé pour Mike Parker sous prétexte qu'il ne fait pas partie de la famille (ils passent leur vie ensemble, qu'est-ce qu'ils peuvent bien se dire au téléphone qu'ils n'ont pas pu le reste du temps?)
Auréole emballe rondement son affaire.
Porchey et Elizabeth sont aux anges de voir que tout s'est bien passé...
... mais Philip est d'humeur boudeuse, c'est lui qui sort bambocher tous les soirs mais fait une crise de jalousie en soupçonnant sa femme de lui préférer un homme qui ressemble au fruit des amours coupables entre François Hollande et une motte de beurre.
Le soir, avant d'aller au 10 Downing Street, la crise éclate donc et Lilibet vide son sac. Porchey est un ami très cher, rien de plus. Et oui, bien des gens auraient préféré qu'elle l'épouse lui plutôt que Philip, mais justement, elle a tenu bon parce que Philip est le seul qu'elle ait jamais aimé. Peut-il en dire autant de son côté?
Le duc n'a rien à répondre à cela, mais fait toujours la tête.
En public en tout cas on n'en laisse rien paraître et commence le montage final sur
Duck Shoot, ça faisait longtemps qu'on n'avait pas entendu ce morceau, tiens. Elizabeth chante les louanges de Churchill, car elle ne doute pas qu'Anthony Eden sera un excellent Premier Ministre, mais Churchill, personne ne peut nier qu'il n'y en a pas deux comme lui, et puis c'était le premier Premier Ministre d'Elizabeth et c'est comme son premier Docteur, on ne l'oublie pas.
Comme de juste, Churchill en est tout émotionné, tandis qu'on nous montre sa femme faire brûler le portrait peint par Sutherland.
On nous renvoie aussi à la prise de bec de Philip et Elizabeth plus tôt dans la journée.
Et alors que le dîner est une réussite, avec un Churchill touché par l'hommage après la cagade au Parlement et que Philip s'excuse auprès de son épouse du bout des lèvres...
... ce n'est qu'un répit qui ne fait pas oublier qu'Elizabeth et Philip s'éloignent l'un de l'autre...
... et que la décrépitude figée dans la toile de Sutherland peut disparaître dans les flammes, cela ne fera pas disparaître celle de son sujet.
Un carton nous apprend aussi que le portrait de Sutherland est considéré comme un chef-d’œuvre perdu et que durant sa retraite, Churchill a continué de peindre, notamment la mare de Chartwell.
Un bel épisode, particulier puisqu'il se concentre pas mal sur les échanges entre Churchill et un personnage venu uniquement pour l'occasion et que l'on ne reverra plus, mais un passage important où l'on franchit un cap en achevant l'arc Churchill et le défilé des Premiers Ministres d'Elizabeth va commencer.
Concernant les problèmes entre Elizabeth et Philip, cela fait partie des éléments qui me passionnent moins mais il faut bien en passer par là.
Le Point Corgis: comme Churchill, ils ont pris leur retraite, on dirait.
Dans le prochain épisode, on reparlera de Margaret et Townsend, on aura un aperçu de ce que donne Eden comme taulier de Downing Street, les difficultés entre Philip et Elizabeth vont se poursuivre et spoiler: tout le monde sera malheureux.