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Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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The Crown, saison 1
Quelques années après avoir épousé Philip Mountbatten malgré les réticences de son entourage, la princesse Elizabeth apprend la nouvelle de la mort de son père, George VI, lors d'un voyage au Kenya. Rentrant aussitôt à Londres, la jeune femme va devoir affronter les devoirs de sa charge et les crises ne tardent pas à pointer, sa vie personnelle et la politique se retrouvant inextricablement liées.

Hasard du calendrier ou sujet dans l'air du temps, peu après la diffusion sur ITV de Victoria, Netflix propose une luxueuse coproduction américano-britannique sur une autre reine au long cours, Elizabeth II. Et dès les premières minutes, on se rend compte qu'on a affaire à un programme d'une toute autre classe que le biopic gentillet et empesé avec Jenna Coleman dans le rôle-titre. The Crown mettant en scène des personnages encore vivants, on aurait pu s'attendre à davantage de révérence dans celle-ci, mais il n'en est rien. Certes, il ne faut pas attendre un brûlot anti-monarchique, et on pose des limites à ce que l'on va montrer ou dire, les fesses de Philip, passe encore, on ne logera pas Elizabeth à la même enseigne (non que ce soit nécessaire d'ailleurs). Ce qui frappe, c'est avec quel naturel les figures connues sont écrites et campées, montrées dans leur quotidien sans pour autant mettre à bas tout le cérémonial qui les entoure. Il faut dire que Peter Morgan est un habitué de l'exercice, ayant écrit The Queen et The Audience avec Helen Mirren dans le rôle d'Elizabeth.

La saison couvre une période allant du mariage avec Philip en 1947 au début de la crise de Suez et en dix épisodes, traite finalement de nombreux sujets: la fin du règne de George VI (superbe Jared Harris) et l'accession au trône d'Elizabeth bien sûr, le dernier mandat de Churchill, les projets de mariage contrariés de la princesse Margaret, les tensions entre Elizabeth et Philip, le duc d’Édimbourg souffrant d'être relégué au rang de potiche...

Le programme est donc lourd mais on ne passe pas superficiellement sur les différentes crises bien que l'on reste principalement centré sur la famille royale et le gouvernement, en ne montrant que peu l'impact direct des décisions sur le peuple: c'est surtout le cas pour tout ce qui touche à la décolonisation, notamment lors du voyage au Kenya où le couple princier ne croisera que quelques dignitaires et les domestiques de leur villa, forcément triés sur le volet.

Quoiqu'il en soit, en plus de dialogues qui sonnent juste (très peu de phrases semblent être là pour donner des explications aux spectateurs plus qu'aux personnages, difficulté majeure dans les fictions historiques), le scénario est porté par des acteurs tous impeccables. Claire Foy (Timbré, La Petite Dorritt, Wolf Hall) campe une Elizabeth parfois un peu difficile à cerner mais qui gagne en assurance et qui, tout en ayant conscience de ses devoirs et des sacrifices qu'ils demandent, n'est pas non plus parfaite (distance avec ses enfants, jalousie face à une jeune sœur plus à l'aise en public et plus libre). Face à elle, ce bon vieux Eleven de Matt Smith livre un prince Philip des plus réussis et qui évite la caricature. Certes, on ne masque pas son côté gaffeur balançant des remarques déplacées, voire carrément racistes, qui est peut-être l'aspect du Duc le plus connu du grand public, ni ses traits les moins attrayants mais on arrive à nous faire comprendre sa frustration en voyant ses activités de plus en plus contrôlées et réduites.

Autre personnage intéressant et qui évite également un traitement trop simpliste, le duc de Windsor, qui fut un temps Edward VIII et dont l'abdication pour épouser Wallis Simpson amènera l'accession au trône de George VI et donc, pas ricochet, celle d'Elizabeth II.

On navigue entre l'envie de le plaindre devant le mépris et la dureté que sa famille lui réserve pour avoir privilégié son couple à son devoir et l'agacement devant ses jérémiades alors que finalement, il vit de ses rentes à ne rien faire dans des lieux luxueux, il ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Thème qui reviendra chaque fois qu'un membre de la famille se retrouvera en porte-à-faux avec les exigences de sa fonction. Alex Jennings fait du bon boulot et il est d'ailleurs amusant de le revoir ici, lui qui fut déjà le prince Charles dans The Queen et l'oncle du prince Albert dans Victoria. On peut regretter que ses sympathies pour le régime nazi soient éludées (alors qu'on fait allusion à celles de la famille de Philip dans le premier épisode). Timidité, ou Morgan a-t-il simplement jugé que ce n'était pas le sujet? C'est tout de même un personnage intéressant, à la fois juge des travers les moins attrayants des Windsor et narrateur peu fiable tant le décalage entre sa correspondance à Wallis et ce qui transparait à l'écran est parfois flagrant.

Il serait fastidieux de mentionner tous les membres de la distribution méritant d'être nommés, de Jeremy Northam à Ben Miles en passant par Vanessa Kirby (que je n'avais pas vraiment apprécié jusqu'ici) ou Pip Torrens, mais John Lithgow dans le rôle de Churchill ressort particulièrement. Choix apparemment étrange (beaucoup plus mince que son modèle et américain de surcroit, ce qui pourrait passer pour un blasphème quand il s'agit d'incarner une figure aussi emblématique de l'histoire du Royaume-Uni -mais après tout la mère de Churchill n'était-elle pas américaine?) mais qui se révèle payant dans sa peinture d'un politicien usé par l'âge et parfois dépassé mais toujours redoutable (le quatrième épisode durant le smog en témoigne).

Au bout de cette première saison The Crown se montre en tout cas à la hauteur de ses ambitions et donne envie de découvrir la suite.
potion préparée par Zakath Nath, le Dimanche 6 Novembre 2016, 16:41bouillonnant dans le chaudron "Séries tv".