Où suis-je?

Bienvenue sur ce blog consacré à un peu tout et n'importe quoi, mais où il sera principalement question de: Harry Potter et la fantasy en général, de romans d'aventures maritimes, de littérature, de séries télés (majoritairement des productions britanniques, mais pas que) et de cinéma!


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Solo: A Star Wars Story
Orphelin, Han grandit dans les bas-fonds de Corellia. Sa tentative de s'extraire de sa condition en compagnie de son amie Qi'ra tourne mal, et le jeune homme se retrouve enrôlé dans les troupes impériales avant de saisir l'occasion de revenir dans son monde natal en s'associant à une bande de trafiquants.

Il y avait de quoi entrer dans la salle avec une certaine dose d'appréhension tant le film partait avec de sérieux handicaps. Son existence même, déjà. Les projets de spin-offs autour de la saga se multiplient et le précédent, malgré de jolies images et une séquence finale qui remplissait son objectif de mettre les fans en extase, ne m'avait guère convaincue (c'est en fait le seul film estampillé Star Wars à avoir suscité chez moi autant d'ennui et d'indifférence face à ce qui défilait à l'écran). Aussi voir encore une fois débouler sur les écrans une histoire qui a priori ne nécessitait pas d'être racontée (d'autant qu'une version de la jeunesse de Solo avait déjà été contée par A. C. Crispin avant que l'Univers Étendu pré-épisode VII soit déclaré caduc), bien que j'aime le personnage, n'avait pas de quoi soulever l'enthousiasme. Ajoutons à cela le choix d'Alden Ehrenreich dans le rôle-titre, descendu d'entrée de jeu pour ne pas être Anthony Ingruber, et que les bruits de couloir comme quoi il avait eu besoin d'un coach vocal n'ont pas aidé, le remplacement de Lord et Miller par Ron Howard à la réalisation, des premières affiches moches et une nouvelle fournée nettement plus jolie mais ressemblant bougrement à l'esthétique choisie pour une collection de disques alors que le créateur n'était pas le même, et enfin, des premières critiques catastrophiques, de quoi craindre un nouveau Star Wars Holiday Special, tout avait une allure d'accident industriel à tous les niveaux...Solo est donc bien parti pour être un four, et c'est tout de même injuste.

Le résultat, en effet, n'a rien d'infamant. Ehrenreich n'est pas un monstre de charisme, n'est pas Harrison Ford, mais il se révèle correct, sans offrir un performance mémorable. Je suis plus partagée concernant Emilia Clarke, qui se débarrasse heureusement ici des poses hiératiques de grande reine des dernières saisons de Game of Thrones pour revenir à plus de naturel et elle est donc moins crispante. Elle a toutefois du mal à vendre l’ambiguïté de son personnage, à la fois amour d'enfance idéalisé et femme qui a vécu des épreuves marquantes. Si le premier aspect passe sans dommage, le second est moins convaincant. Cependant, on y gagnerait tous, elle comprise, à ce que l'on n'essaie pas à tout prix d'en faire une égérie geek en la casant dans toutes les franchises. Les seconds rôles sont sympathiques, bien que je n'ai pas été tourneboulée par la prestation de Donald Glover en Lando Calrissian, certainement pas au point de vouloir voir un film centré sur lui.

Comme on pouvait s'y attendre avec Ron Howard, le film est bien emballé mais sans personnalité et s'il y a des éléments de fan-service, ils passent plutôt bien et ne sont pas irritants (bien que l'on puisse se demander le pourquoi de cette fixette sur les dés de Solo depuis deux films alors qu'ils n'étaient qu'un simple élément de décors jusqu'ici).

Ce qui sauve le film, c'est qu'il remplit son objectif d'être un divertissement à bases d'aventures en tout genre, avec des péripéties arrivant à intervalle régulier, des retournements de situation dont certains arrivent à surprendre (dubitative sur une certaine apparition à la fin, qui fait appel à des connaissances hors films pour ne pas trouver cela sorti de nulle part), et une relative bonne humeur qui finit par être contagieuse. Ici, les enjeux ne sont pas de sauver la galaxie (même si on peut y apporter, à sa mesure, une petite contribution), on ne tente pas de faire croire que le spin-off est sombre et adulte en tuant un tas de personnages que l'on a à peine pris le temps de connaître, et finalement, la production chaotique ne se ressent pas, le résultat présentant un côté homogène. C'est carré, sans grande originalité et même les éléments téléphonés (la trahison qui va amener le héros à faire preuve de davantage de cynisme... Alors que vu son background quand on fait sa connaissance, il ne devrait déjà plus avoir beaucoup d'illusions) passent finalement bien le cap de la mise en image.

Solo: A Star Wars Story n'apporte pas grand chose à l'édifice (qui s'y attendait?), mais on passe tout de même un bon moment et il est donc fort dommage que ce film soit parti pour se vautrer au box-office. Si encore cela pouvait engager Disney et Lucasfilm à remettre en cause leur politique concernant les spin-offs, cela aurait au moins une utilité mais celui sur Boba Fett revient opportunément à la surface avec James Mangold (pour l'instant) à la réalisation. Ce n'est donc même pas une raison pour bouder ce Solo, qui ne sera certainement pas l'avorton de la portée.
potion préparée par Zakath Nath, le Vendredi 25 Mai 2018, 10:35bouillonnant dans le chaudron "Films".