Un blizzard fait une quinzaine de victimes dans une petite ville de Nouvelle-Angleterre mais ces dernières ont en réalité été emportées par quelque chose de bien plus terrible que le froid. Douze ans plus tard, alors qu'une nouvelle tempête menace, les proches des disparus constatent des comportements étranges dans leur entourage. Les morts sont-ils revenus? Et qui d'autre encore?

Je n'avais jusque-là jamais rien lu de Christopher Golden mais son nom m'était familier pour l'avoir vu sur la couverture de nombreux romans Buffy contre les Vampires. Il s'agit d'un auteur habitué aux novélisations et aux histoires tirées de séries et de franchises en tout genre mais Snowblind est une des quelques œuvres indépendantes qu'il a signé.

Le cadre est des plus classiques, une petite ville américaine au climat hivernal rude qui va être frappée par la tragédie une fois et être confrontée à un nouveau cycle d'horreur quelques années plus tard, les personnages principaux et leurs traumatismes sont efficacement posés dans la première partie, il ne reste donc plus qu'à dérouler. Ce que fait Golden avec quelques bonnes idées, ne se contentant pas de faire s'affronter les protagonistes avec des créatures venues du froid mais en faisant intervenir les revenants des victimes du premier assaut ce qui permet de traiter des thèmes du deuil, de ce que l'on est prêt ou non à accepter pour voir un être aimé revenir mais également de l'importance d'admettre sa mortalité et de ne pas faire preuve d'égoïsme. On n'oublie pas de faire frissonner en passant, les apparitions des créatures sont finalement rares mais bien amenées, néanmoins, on en ressort également un peu frustré.

En effet, le fonctionnement des créatures et de leurs victimes reste flou, pas tant pour entretenir un certain mystère que pour tenter de masquer un manque de logique et la question se pose: si ces entités se manifestent par grand froid, vu la région, comment est-il possible qu'elles ne se frappent pas plus souvent et à plus grande échelle et si c'est le cas, comment cela n'a pas été remarqué?

Snowblind est une bonne petite lecture horrifique, de saison qui plus est mais comme souvent dans le genre, se montre inaboutie sans avoir besoin de gratter beaucoup. Golden a heureusement suffisamment de savoir-faire pour embarquer son lecteur malgré la légèreté de l'intrigue.