Deux ans ont passé depuis que Sherlock a sauté du toit de l'hôpital de St Bart's. Certains ne se résolvent pas à accepter sa mort, d'autres ont continué de vivre. Quand un attentat terroriste menace Londres, Mycroft pousse néanmoins son frère à revenir sur le devant de la scène et son retour va faire des étincelles.

Avec aussi peu d'épisodes et des saisons aussi espacées, chaque aventures de Sherlock est à savourer, et pour ce grand retour, il y a beaucoup à se mettre sous la dent. Cette fois-ci, ce n'est pas Steven Moffat qui s'occupe de mettre la machine en marche, mais son comparse Mark Gatiss, et dès les cinq première minutes, il trouve le moyen de nous river à l'écran avec une explication de la survie du célèbre détective, explication à la fois totalement nawak et jouissive replacée dans son contexte. Les théories ont abondé et de ce côté-là, l'épisode prend plus le parti de jouer avec les fans en proposant plusieurs solutions, plus ou moins délirantes (ah, la shippeuse Sherlock/Moriarty!) et si la dernière reste la plus crédible au point qu'on pourrait s'en contenter, Gatiss ménage une porte de sortie pour les déçus. Un procédé peut-être facile mais qui peut s'avérer la meilleure solution face à une réponse définitive mais potentiellement décevante.

Le point fort de l'épisode réside bien sûr dans la gestion des retrouvailles entre les différents personnages, et bien sûr le duo Sherlock/Watson. Si l'humour fait toujours mouche, l'émotion n'est pas absente, et il est assez satisfaisant de voir un Watson pas prêt à pardonner immédiatement sa conduite à Sherlock Holmes, et un Holmes qui, s'il est toujours aussi manipulateur en dépit d'avoir du mal à comprendre les réactions humaines, donne en même temps l'impression de s'être un poil adouci (par rapport à Molly, en particulier).

Un autre point fort de l'épisode est l'arrivée de Mary Morstan (jouée par Amanda Abbington, femme de Martin Freeman à la ville. Mentionnons au passage que les parents de Sherlock qui font une courte apparition sont joué par les véritables parents de Benedict Cumberbatch). L'inclusion d'un troisième élément dans un duo qui fonctionne est toujours risqué mais le personnage, peu développé pour l'instant, est prometteur, sans doute parce qu'on ne nous fait pas (encore, en tout cas) le coup de la jalousie de la part de Mary ou Sherlock, elle l'accepte immédiatement et lui ne cherche pas pour l'instant à se montrer trop possessif, ils ont l'air de s'apprécier et de pouvoir fonctionner ensemble dans l'intérêt de Watson. À suivre, donc.

Finalement, le point faible de l'épisode, c'est son intrigue principale, qui sert vraiment de prétexte. La Maison Vide n'était pas forcément plus satisfaisante à ce niveau mais il s'agissait d'une courte nouvelle. Sur la longueur, en dépit de nombreuses scènes réussies, on a du mal à voir où l'on va et pour tout dire, c'est à peine si on s'en préoccupe. Paul McGuigan ne rempile pas cette saison, trop occupé par ses projets cinématographiques, et son remplaçant, Jeremy Lovering, fait du bon travail et ses effets de style sont sur la même longueur d'onde, mais parfois un peu trop présent, comme pour prouver qu'on peut faire sans McGuigan.

Faute d'un adversaire d'envergure, The Empty Hearse est sans doute moins brillant que l'épisode d'ouverture de la saison précédente et semble surtout fait pour les fans, l'amateur d'intrigues policières solides devra attendre. En l'état, ce n'est pas grave, puisqu'il est vrai qu'on attendait moins de cette épisode une enquête que de revoir nos héros et comment ils allaient repartir à l'aventure. Cela dit, maintenant que c'est chose faite et bien faite, on peut être plus exigeant pour la suite.