Holmes et son fidèle ami Watson arrêtent le sinistre Lord Blackwood alors qu'il s'apprêtait à sacrifier une jeune femme. Après cet exploit, Watson ne pense qu'à convoler, ce qui ne plaît guère au célèbre détective. Voilà que Blackwood, pourtant pendu haut et court, réapparait.

On a beaucoup entendu parler du film de Guy Ritchie avant sa sortie, principalement à cause de la vision qu'il donne de Sherlock Holmes. Trahison, retour au source, dépoussiérage, on a eu droit à tout et son contraire. Effectivement, le personnage a été débarrassé des accessoires qui lui collent à la peau mais ne viennent pas de sir Arthur Conan Doyle: pas de casquette à double-visière perpétuellement vissée sur le crâne, pas d'"élémentaire mon cher Watson" répétés inlassablement et ledit Watson n'est pas le gros boulet d'âge mûr qu'on voit souvent dans les adaptations, mais bien un ancien militaire qui sait se défendre, garder la tête froide et n'est pas du tout idiot, à l'image du personnage de Doyle. Pour autant, ce n'est pas tellement plus fidèle que cette image véhiculée dans films et certaines séries. Holmes ici apparaît comme un Jack Sparrow du bon côté de la loi, sans démarche chaloupée mais tout aussi crasseux et insortable en public, insupportable pour son entourage, menant une vie de patachon mais séduisant.

Enfin, adapter c'est trahir, et si l'on n'est pas rebuté par cette vision du personnage, le film est très plaisant. Quelques effets de mise en scène sont un peu agaçant, tout comme la musique à la Morricone, mais le casting est en forme avec un Robert Downey Jr charismatique, un Jude Law très classe en Watson, ou un Mark Strong malheureusement sous-exploité en méchant de premier niveau (je n'ai pu m'empêcher de regretter qu'on le "gâche" sur ce film alors qu'il aurait fait un excellent Moriarty dans le suivant).

Bref, si on veut une adaptation fidèle des récits de Conan Doyle, ce n'est pas pour cette fois. Si on recherche deux heures de divertissement sympathique, en revanche, on peut se laisser tenter.