Evelyn et ses enfants ont dû quitter leur abri et trouvent temporairement refuge chez un de leurs anciens voisins, Emmett. Lorsque Marcus capte une chanson à la radio, Regan comprend que celle-ci est émise depuis une île à quelques jours de marche et de bateau. Elle entreprend alors, suivi d'Emmett, un périple pour diffuser à plus grande échelle la solution à l'invasion des créatures qui les menacent.

Il y a de cela trois ans, John Krasinski, jusque-là surtout connu comme "Jim de The Office US", était passé de manière remarquée derrière la caméra en réalisant Sans un bruit, l'histoire d'une famille contrainte de survivre dans le silence après que la Terre ait été envahie par des créatures agressives réagissant au moindre bruit. On avait eu droit à un long-métrage bien ficelé et presque intégralement en langue des signes, et le succès public avait été au rendez-vous. Il ne faut donc pas s'étonner à voir débarquer rapidement une suite (elle était sur le point de sortir en mars 2021 avant d'être repoussée pour les raisons que l'on sait) bien que la fin du premier opus n'en appelait pas vraiment une: on terminait sur une note d'espoir et l'on pouvait imaginer qu'à partir de là, la reconquête de la Terre allait commencer.

Évidemment, ce n'est pas si simple comme ce film-ci va s'employer à le démontrer. Après une scène d'ouverture spectaculaire nous renvoyant au premier jour de l'arrivée des bestioles, qui permet de revoir brièvement Lee et d'introduire son "remplaçant" Emmett, joué par Cillian Murphy, on reprend où le premier film s'était arrêté bien qu'entre deux tournages Millicent Simmonds et surtout Noah Jupe ont bien grandi. Comme souvent dans les suites, il s'agit de viser un peu plus haut et ainsi, au lieu de rester centré sur la petite famille retranchée dans un endroit fixe, on va voir davantage de pays et l'on va croiser du monde.

De ce fait, ce deuxième volet est moins original que le précédent. Il y a toujours un travail intéressant sur le son, ou son absence lorsque l'on adopte le point de vue de Regan, mais on retrouve des péripéties classiques de films post-apocalyptiques: les humains retournés à l'état sauvage, la communauté protégée et utopique où l'on trouve un abri temporaire tout en sachant que pour une raison ou une autre, le calme de durera pas... Les dialogues parlés sont beaucoup plus nombreux que ceux en langue des signes également, et puisque l'on a déjà découvert le point faible des aliens, il suffit de l'utiliser plus largement mais on connait déjà la musique.

Le film n'en demeure pas moins prenant car il comporte son lot de scènes réussies: l'ouverture, le passage dans le wagon, les montages parallèles entre le ponton d'un côté et ce qui arrive à Evelyn et Marcus pendant ce temps, la tension liée à l'oxygène dans la cachette... Krasinski sait ménager le suspense quand bien même on a une idée assez précise d'où il va. De plus, l'interprétation des acteurs principaux reste très bonne, Cillian Murphy s'invite à la fête et ne surprend pas particulièrement mais les deux plus jeunes sont toujours aussi remarquables.

Sans un bruit 2 est une séquelle beaucoup plus classique que le premier film mais bien que l'on soit en terrain connu et balisé, c'est tout de même une suite de bon aloi qui parvient à ménager son lot de séquences prenantes.